S'exprimant devant les membres de la communauté nationale avant-hier, dernier à Paris, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a déclaré dans une allocution au siège de l'ambassade d'Algérie en France, qu'en dépit des quelques insuffisances relevées en matière de développement, l'Algérie a fait des progrès conséquents dans ce domaine. Lors de cette visite dans le cadre des travaux de la 4e session du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français (CIHN) qui s'est soldée par la signature avant-hier, de onze accords de coopération, le Premier ministre, a passé en revue les progrès relevés dans quelques secteurs. Parmi les secteurs cités par le Premier ministre, citons en premier lieu le domaine de l'Education nationale. Dans ce sens, a-t-il indiqué que 11 millions de jeunes garçons et filles, soit plus d'un quart de la population, « se rendent chaque matin à l'école, au collège, au centre de formation professionnelle ou à l'université », soulignant que la scolarisation des garçons et des filles a atteint à présent 97 %, et les jeunes filles constituent la majorité dans les universités qui comptent près de deux millions d'étudiants. Dans le secteur de l'Habitat, ce sont plus de 4 millions de logements qui ont été livrés depuis 2000, a précisé Ouyahia avant d'ajouter que l'année 2017 « se terminera avec la livraison de 300.000 nouveaux logements et un chiffre équivalent sera livré en 2019 » Dans le secteur de l'emploi, même si le taux de chômage demeure élevé, « encore supérieur à 20 % chez les jeunes, comme c'est le cas ailleurs, y compris en Europe » selon le Premier ministre, il n'en demeure pas moins que l'Algérie a pu repousser le chômage jusqu'à 12 %. Sur le plan économique, l'Algérie exporte « exclusivement » du pétrole et du gaz, mais cela ne signifie guère, a-t-il souligné, que « notre économie n'est pas quelque peu diversifiée». «Il suffit de vous dire que les hydrocarbures ne constituent que 30 % du Produit intérieur brut, alors que l'agriculture en représente près de 14 %, l'industrie 5 %, le reste étant constitué par les services», a-t-il renchéri. Un tableau qui «reflète des réalités prouvées», selon Ouyahia, «ne veut pas dire que nous n'avons plus de problèmes économiques et sociaux». Ce dernier impute notamment, certains de ces problèmes à la «désorganisation», alors que d'autres problèmes, a-t-il ajouté «découlent de raisons plus larges». Dans ce sens, a-t-il cité en exemple la qualité des soins des hôpitaux algériens qui reste, selon lui, «à parfaire», et ce dans la mesure où «Ce n'est pas faute d'infrastructures ou faute de médecins. C'est l'organisation à améliorer pour plus d'efficacité», a-t-il fait remarquer. A cette occasion, le Premier ministre a également évoqué le cas des jeunes «harraga» qui «mettent leurs vies en péril pour atteindre l'Europe», précisant dans la foulée que ces jeunes «ne quittent leur pays parce qu'il n'y a pas de travail, car «nous manquons de main-d'œuvre dans l'agriculture, dans le bâtiment et mêmes dans les usines». La raison essentielle invoquée par Ouyahia est que ces jeunes qui partent «sont à la recherche d'un mode de vie vers lequel les attirent des illusions et vers lequel les pousse aussi un certain enfermement dans les comportements».