Le Parlement qui a adopté le projet de loi de Finances 2018 il y a tout juste un mois, a quand même maintenu le cap vers les transferts sociaux qui totalisent 23% du Produit intérieur brut (PIB), ce qui est, il faut l'admettre, considérable, au risque de mettre en péril l'équilibre financier, grâce à Ahmed Ouyahia qui aurait insisté auprès de la commission des finances de l'Assemblée populaire nationale afin que les dépenses sociales n'affectent pas la politique de l'Etat envers la population, d'autant que les déficits budgétaires de fonctionnement et d'équipement persistent à un niveau anormalement élevé, bien qu'ils aient été ramené à 9% du PIB durant l'année 2017 contre 14% en 2016. L'austérité qui a touché sévèrement les couches des populations les plus fragilisées, par les effets pervers de la hausse généralisée des prix des produits de consommation courante ces deux dernières années, va perdurer en 2018, pour progressivement dégringoler en 2019 et 2020 à en croire les prévisions de la Banque mondiale et du FMI. Le gouvernement d'Ouyahia dans le volet de la politique sociale qu'il programme prévoit dans la loi de Finances 2018 une série d'augmentation de taxes, qui vont gonfler les recettes budgétaires à 6.496,58 milliards de dinars contre 5.635,5 milliards de dinars en 2017. Les recettes ordinaires vont coiffer ceux de la recette de la fiscalité pétrolière, en 2018, ce qui indique que la division par deux des revenus pétroliers depuis 2014 a été largement compensée par le recouvrement par l'Etat des impôts et des taxes regroupant les différents produits de contribution directe, autrement indirecte, ce qui a évité d'amputer le budget de fonctionnement des institutions qui sera de l'ordre, selon les prévisions de la LF 2018 de 4.043,31 milliards de dinars, qui seront ventilés entre les dépenses d'investissement pour 2.175,01 milliards, et des opérations en capital pour 1.868,3 milliards de dinars. A en croire le patron du portefeuille des finances, l'argent ne va pas manquer étant donné qu'il exhorte «les banques publiques et privées à innover en commercialisant, notamment, les produits financiers participatifs afin de capter l'épargne bancaire». L'épargne est le principal indicateur de la présence de ressources financières inutilisées.