Agraniou Achour, le bourreau du CR Belouizdad dans les années 1970 n'est plus ! Les sportifs, les habitants de la ville des Coquelicots et de toute la région de Bordj-Ménaïel sont sous le choc suite au décès de leur idole et coqueluche Agraniou Achour, plus connu par «Dammasse». Ancien joueur de la JS Bordj-Ménaïel, ex-maître de sport dans les collèges et lycées, ancien entraîneur des équipes de football et président actuel de l'école de football «El Moustakbal», c'est un personnage plein de sagesse, un homme communicatif, respecté et respectueux avec tout le monde. Jamais un mot déplacé, un homme dont le nom est intimement lié à la balle ronde ménaïlie. Il incarnait des valeurs sûres, il est toujours respecté et le sera bien qu'il nous a quitté subitement sans nous dire adieu. Le défunt Agraniou Achour a consacré toute sa vie pour la formation et la promotion du football dans le milieu footballistique, la preuve il a été l'initiateur de la création de la première école de football au sein de sa ville en compagnie du regretté Amar Amrous. Achour est en quelque sorte la fierté des coquelicots, il a connu des vertes et des pas mûres avec la jeunesse sportive de Bordj-Ménaïel. Il incarne à lui seul l'impétueuse histoire du vieux club de football des Rouges. Il a porté des années durant en qualité d'ancien joueur, d'ancien entraîneur, d'ancien formateur, le club phare de cette localité, celle que l'on surnomme la ville du quinze et demi. Le nom d'Agraniou Achour fait partie de la glorieuse équipe de football des années postindépendance. Il a joué avec les grands tels que Hocine Tonkin, Ramadani Brahim, Amrous Amar, Tabet Ali, Amrous Ahmed, Amrous Hocine, Amrous Tayeb, Amrous Sadek, Amrous Omar, Amrous Essaid, Slimane Madéne, Kesraoui Ali, Kherroub Ali, Madéne Hamid, Ouriachi Youcef, Matouk Abdelkader, Cherifi Ali, Idir Seddik, Aidir Hamid, Bouchanane Amar, Cherifi Omar, Ouriachi Said et des centaines d'autres. Il a tiré sa révérence comme les Slimane Madéne, Amar Amrous, Tabet Ali, Kesraoui Ali et Benabi Boubah. Il est décédé à l'âge de 74 ans, il a vu le jour la veille de la Seconde Guerre mondiale, et comme tous les jeunes de sa génération, il a commencé à taper dans le ballon dans la rue alors qu'il n'avait que treize ans. Il a côtoyé tous les grands joueurs ménaïlis de l'époque. Là où il est passé, il a connu de grands hommes à l'image des gens de Rouiba, Draâ Ben Khedda, Tizi-Ouzou et du Mouloudia d'Alger. Pour Agraniou Achour, la Jeunesse sportive de Bordj-Ménaïel est plus qu'un club de football, c'est une grande famille, une école de patriotisme, un patrimoine inestimable, une page glorieuse du football algérien, aime-t-il à le répéter. Pourquoi tant d'amour et tant de passion pour ce club ? Il n'a jamais accepté la relégation de la JSBM. Agraniou Achour est de cette catégorie d'hommes qui parle peu, il fait partie des anciens meubles du club. Lorsque la JSBM évoluait dans la division régionale, le sort avait voulu qu'elle tombe en Coupe d'Algérie face au grand CR Belcourt des Abrouk, Tlemçani et Madani. Et si la mémoire est bonne, Agraniou Achour fut le bourreau des Belouizdadis en inscrivant l'unique but de la partie après prolongation. Le football lui a permis de connaître de grands hommes à l'image du regretté Ammi Smaïl Khabatou, Zouba Abdelhamid, Maouche Mohamed, Ramdani Brahim et autres. «A Allah nous appartenons, à Lui nous retournons». Toutes nos condoléances à la famille sportive de Bordj-Ménaïel, à sa propre famille tout en espérant que l'école de football «El Moustakbal» continuera son projet de formation comme il l'a toujours voulu.