Durant l'année 2017, les autorités marocaines ont procédé à des arrestations arbitraires et des poursuites judiciaires contre des citoyens qui ont réclamé la justice sociale et ceux qui ont dénoncé l'injustice et la corruption, affirme le rapport annuel d'Amnesty International (AI) sur la situation des droits de l'Homme dans le monde, publié jeudi. «Au Maroc les autorités ont poursuivi en justice et emprisonné un certain nombre de journalistes, de blogueurs et de militants qui avaient critiqué des représentants des pouvoirs publics ou évoqué des violations des droits humains, des cas de corruption ou des manifestations populaires, comme celles qui se sont déroulées dans le Rif, au nord du pays», lit-on dans le rapport. Dans la région du Rif (nord du Maroc), souligne AI, «les forces de sécurité marocaines se sont livrées à des arrestations massives de manifestants majoritairement pacifiques, dont des mineurs, et ont parfois eu recours à une force excessive ou injustifiée». A partir du mois de mai, les autorités ont procédé à un déploiement des forces de sécurité «d'une ampleur sans précédent» pour empêcher ces manifestations et elles se sont livrées à des «arrestations massives de manifestants majoritairement pacifiques, dont des mineurs», souligne le document. Pour rappel, des manifestations de grande ampleur revendiquant justice sociale ont éclaté dans la région du Rif après qu'un poissonnier, ouhcine Fikri, ait été broyé dans une benne à ordures, dans la ville d'Al-Hoceima, en octobre 2016. AI a attesté que les forces de sécurité ont arrêté et détenu plusieurs journalistes et blogueurs qui avaient mis en ligne des articles ou des commentaires critiques au sujet des manifestations dans le Rif.