Que ce soit dans les communes périphériques du chef-lieu de wilaya ou celles lointaines comme Aïn Berda, Berrahal et Chétaïbi, le temps est au dénuement des populations. Elles sont confrontées à une absence chronique de développement. On assiste à une comédie sans cesse renouvelée des élus. La plupart de ces derniers visent leurs intérêts personnels, pendant que leur commune respective végète dans la pauvreté avec un chômage en constante hausse. Les diverses tentatives lancées par les directeurs successifs de l'exécutif de wilaya pour la matérialisation de projets socio-économiques ont toutes été ponctuées par des échecs. La plupart de ces projets datent des années1990. Ils sont toujours en souffrance. D'autres ont été annulés ou leurs travaux reportés sine-die confirmant une attitude anti-développement. Diverses raisons ont été avancées par les initiateurs ou par les élus des communes concernées. Il y a celles où, à chaque fois, l'on évoque la mal gouvernance et les manigances des inspecteurs de wilaya chargés du contrôle qui ne voient pas ou ne veulent pas voir ces anomalies. Dans tous les cas, il est évident qu'à chacune de ses sorties sur le terrain, Mohamed Salamani le wali de Annaba en recense plusieurs. Ses réactions concordent à dire qu'il en conclut que ce sont d'importants facteurs de blocage du développement local. Hormis le massacre de la distribution en eau potable des habitants avec 1700 fuites, la commune de Annaba est certainement la mieux lotie en terme de projets socio- économiques en cours de réalisation. Ceux inscrits dans les différents secteurs, ont été matérialisés ou sont en travaux à l'image de la nouvelle gare maritime, la gare routière, les parcs et espaces verts urbains, l'éclairage public... La différence dans la prise en charge des attentes des populations y compris dans le domaine du logement des onze autres communes El Hadjar, Sidi Amar, Seraïdi, Aïn Berda, El Bouni, Berrahal, Chétaïbi, Tréat, Oued El Aneb, El Eulma, Chorfa, est grande. Et ce n'est pas une question de disponibilité de moyens. Sous l'impulsion de Abdenacer Hamoud président de l'Assemblée populaire de wilaya (APW), ces derniers sont mis à la disposition des collectivités locales. Mais, force est de relever que rien ne se fait à ce niveau où l'on sacrifie le développement local au profit des intérêts personnels ou de l'égo des élus. Le dernier constat a été établi ce dernier jeudi. C'était lors de la visite effectuée par les membres de l'exécutif de wilaya menés par le wali et les élus APW à Chétaïbi et Berrahal. L'on a noté la mise en service de l'éclairage public à l'entrée de la localité de Zaouia, au complexe touristique d'Oued Ghnem, une annexe communale administrative et autres projets réalisés, en cours ou en souffrance. Avec ses 20.000 habitants, Chétaïbi est confrontée à une multitude de problèmes socio- économiques. Le chômage et le logement ne sont pas les moindres dans cette commune côtière et touristique. Elle est dépouillée de tout y compris des droits de la population à jouir de ses richesses naturelles dont le tourisme. Chétaïbi est l'une des plus belles baies au monde. Du fait de sa côte classée comme étant la plus poissonneuse de la région, la pêche est une autre de ses richesses. L'état d'abandon total dans lequel se trouve ce port malgré le lourd investissement consenti par l'Etat pour son extension indique l'incompétence et le laisser-aller. Ceux-ci caractérisent les élus et les cadres en charge de ce dossier. La réalisation de cette infrastructure est en souffrance depuis plus de 20 ans. Ce qui n'a pas, pour autant, entraîné une quelconque réaction. Même celle de la représentante de la direction de l'entreprise de réalisation venue de Skikda. Elle était beaucoup plus préoccupée par son retour vers sa wilaya que par les remarques sur le retard enregistré par les travaux d'extension du port à l'arrêt depuis une vingtaine d'années. Apparemment, nul ne s'est inquiété du pourquoi de l'abandon de dizaines de parois étanches acquis à coup de milliards destinées à cette même extension pour finir au rebut pour cause de malfaçon. C'est à une véritable image de désolation à laquelle ont été conviés les membres de la délégation de wilaya à Chétaïbi. Au moins six walis et autant de ministre ont visité les lieux. Rien n'a changé. Les côtes de Chétaïbi connues pour être très poissonneuses, sont aujourd'hui soumises à la loi des trafiquants de poissons. Cette pratique s'opère au large. Faute d'organisation des activités, l'anarchie règne à tous les niveaux. Chétaïbi a perdu son aura. Faute d'attractivité, la côte de Chétaïbi intéresse uniquement ceux qui la connaissent Mêmes les touristes ne s'y rendent plus, période estivale ou pas. Le constat a certainement été fait ce jeudi par le wali. Il s'était rendu jusqu'à la plage de Sidi Akacha à la limite de la frontière de Annaba avec Skikda. Au contact des citoyens, le wali a eu toute latitude d'échanger des points de vue sur la situation socio-économiques de Chétaïbi. Il a été question de chômage, d'investissement, de logement, transport, santé... Il s'est, ensuite, rendu à Berrahal pour s'inquiéter des différentes opérations d'investissement. Notamment la réalisation d'une unité de production de médicaments, une extension de la zone industrielle, une station et la matérialisation d'un projet de construction d'un hôtel.