La présence des insectes sur une scène de crime peut aider le déroulement des enquêtes criminelles et permettre d'aboutir à leur résolution d'une manière plus rapide et précise. En effet, le développement de l'entomologie forensique est devenu un défi pour les équipes scientifiques de l'Institut national de criminologie et de criminalistique de la Gendarmerie nationale INCC/GN Bouchaoui. «La recherche scientifique dans le domaine de l'entomologie forensique contribue à obtenir des informations susceptibles d'aider les enquêteurs à déterminer la date et les conditions du décès, à travers l'exploitation des insectes présentes sur la scène de crime», a, entre autres, expliqué le colonel Sid Ahmed Bouramana, directeur de l'INCC, lors de la journée d'étude tenue à l'institut sur le thème «Entomologie forensique en Algérie : réalité et perspectives». L'officier supérieur a, en effet, relevé que les investigateurs ne doivent négliger aucun détail sur une scène de crime dont l'exploitation d'insectes recueillies sur les lieux notamment près d'un cadavre ce qui permettra de connaitre certains détails notamment la date du décès et un éventuel déplacement du cadavre. Le colonel Bouramana a précisé dans ce sillage que l'entomologie médico-légale, exploite les indices entomologiques, afin d'estimer la date et les conditions d'un décès. «Cette discipline attire un intérêt croissant dans les investigations criminelles, notamment avec la mise en marche d'un laboratoire d'entomologie au sein de l'institut National de Criminalistique et de Criminologie (Incc-Gc)», a noté le premier responsable de cet institut. Il s'agit, faut-il le mentionner, de l'unique organisme au niveau national qui prend en charge cette discipline, et qui partage les expériences acquises dans l'entomologie forensique et ce, dans le but de sensibiliser sur cette discipline et inciter à conjuguer les efforts des différents acteurs dans ce domaine en plein développement. D'ailleurs, l'importance de cette discipline scientifique innovante dans les investigations criminelles a mené l'Incc à la création d'un laboratoire spécialisé qui participe efficacement à la promotion de ce domaine de recherche qui est encore récente en Algérie. «Il (le laboratoire) prend en charge, dans le cadre d'une enquête judiciaire, les prélèvements entomologiques et examine les échantillons en vue d'estimer précisément l'intervalle post-mortem et secondairement de mettre en évidence un éventuel déplacement du corps ou d'autres éléments relatifs aux circonstances du décès», expliquent les scientifiques experts de l'Incc. Les méthodes de prélèvement et d'analyse sont les mêmes que celles utilisées dans les laboratoires des sciences forensiques à travers le monde. Pour ce qui est de l'organisation et du déroulement de la journée d'étude de l'Incc/Gn, le service de la communication du commandement de la gendarmerie nationale a expliqué que cette manifestation scientifique a permis d'identifier les compétences nationales et d'étudier les voies et les moyens de multiplier les efforts pour unifier les méthodes et procédures de recherches dans les différentes universités algériennes. «A été débattu, au courant de cette journée d'étude, la réalité de la recherche scientifique dans le domaine de l'entomologie forensique en Algérie, qui contribue à obtenir d'informations susceptibles d'aider les enquêteurs à déterminer la date et les conditions du décès, à travers l'exploitation des insectes présentes dans la scène de crime», a résumé le service de communication notant la participation de plusieurs institutions. Il s'agit du ministère de la justice, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière, le ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et le ministère de l'Agriculture, du Développement Rural et de la Pèche. Il s'agit, également, de la Direction Générale de la Sureté Nationale (Dgsn), les services de la santé relevant du Ministère de la Défense Nationale et l'Office National de Météorologie.