Deux anciennes gloires du handball national, Mustapha Doubala et Abdelkrim Bendjemil, ont estimé, mardi, qu'il était temps de procéder à une «véritable révolution» dans cette discipline pour lui permettre de sortir de la crise qui la frappe de plein fouet depuis plusieurs années. Les Jeux méditerranéens (JM), clôturés dimanche à Tarragone (Espagne), ont confirmé pour la énième fois, la chute libre de la sélection algérienne de handball, qui a terminé l'épreuve à la 7e place, en présence de 13 équipes. "Ce qui m'étonne d'abord c'est cette façon avec laquelle la compétition a été préparée. A ma connaissance, le staff technique a attendu la fin de la saison avec le déroulement des finales de la Coupe d'Algérie pour effectuer le seul stage de l'équipe nationale avant de se rendre en Espagne", s'est exclamé Doubala, l'ancien pivot de la légendaire équipe nationale des années 1980. "Pourtant, et contrairement à la précédente Coupe d'Afrique qui avait vu l'Algérie essuyer un autre cuisant échec, les entraîneurs nationaux étaient déjà sur place. Ils avaient naturellement le temps pour établir un programme de préparation adéquat pour les Jeux méditerranéens", a-t-il poursuivi. Pour l'ancien joueur et actuel entraîneur du MC Oran, le changement s'impose désormais de lui-même. Et pour ce faire, il préconise de "rendre le handball aux handballeurs", dénonçant le fait que "les spécialistes soient désormais marginalisés". Il va alors étayer ses dires par l'"élimination des experts de la composante de l'assemblée générale de la Fédération algérienne de handball". Même son de cloche chez son ancien coéquipier en équipe nationale et au MCO, Abdelkrim Bendjemil, qui s'est dit "nullement surpris" par le parcours des Verts à Tarragone. "C'est le résultat logique de l'évolution de notre handball sur le plan national. Ce parcours reflète tout simplement le niveau très bas de notre championnat, au sein de tous ses paliers", a regretté Bendjemil, qui essaye de changer les choses à sa manière en créant son propre club de handball, à savoir l'AS Castors (Oran), devenu depuis quelques années un "modèle" en matière de formation, selon les observateurs. Pour Bendjemil, "le handball n'est malheureusement pas la seule discipline qui souffre en Algérie, puisque c'est tout le sport algérien qui patine depuis plusieurs années, comme l'atteste le parcours de nos athlètes lors de ces Jeux méditerranéens".A Tarragone, la délégation algérienne a réalisé l'une de ses plus faibles performances dans l'histoire de ses participations aux JM en n'obtenant que 13 médailles, dont deux seulement en or. L'Algérie s'est classée à la 15e place au tableau final des médailles des Jeux, dont la prochaine édition aura lieu à Oran en 2021.