Quel plaisir de raconter et de lire, quel bonheur est le goût des découvertes, quelle merveille est l'échange et le partage. Voici, en quelques mots, ce que les présents ont eu au menu en cette merveilleuse «Nuit des Contes», une manifestation interactive riche et gratuite qui a eu pour lieu une sympathique galerie d'art, à Chéraga. «La Nuit des Contes» a réuni de nombreux fidèles et amoureux de légendes et de magnifiques histoires bien de chez nous. Ce beau monde s'est donné rendez-vous le soir du mercredi 4 juillet 2018 à la Galerie Aïda, à Chéraga, une Galerie d'art qui se trouve à deux pas de l'hôtel Dar Diaf et qui se transforme périodiquement en un lieu de rencontres et d'échanges où des écrivains, des poètes ou encore des musiciens viennent s'exprimer. Cette fois, Mina Benmihoub s'est transformée en conteuse de légendes, habile à faire renaître les grands mythes du terroir et truculente conteuse en langue arabe dialectale. Les histoires et légendes que se racontaient nos parents et grands-parents le soir, à la lumière des bougies ou des lampes à pétrole ont retrouvé une seconde vie à la Galerie Aïda. En fait, il n'y avait pas que Mina Benmihoub qui racontait, elle a eu l'idée géniale de faire participer les invités. C'est ainsi que, Aouaouche Bensaid, animatrice à la radio et à la télévision, et le jeune Faycal Bellatar ont, chacun à son tour, eu un grand plaisir à raconter de belles histoires et légendes et a en écouter. Chaque conteur a eu à intervenir à différentes reprises tout au long de cette soirée. Pendant toute la soirée, les présents ont voyagé au gré des histoires exceptionnelles racontées par des gens exceptionnels éclairés par des spots tamisés et la lueur d'une grande bougie. Pour la circonstance, les murs de la Galerie Aïda ont laissé de côté, provisoirement, les tableaux d'artistes pour accueillir une de ces belles soirées qu'organise Madame Souad Tiar, la maîtresse des lieux. Dès 18 h 30, les invités commençaient déjà à investir les lieux pour la rencontre avec Mina Benmihoub, la conteuse du soir, qui commença par plonger toute l'assistance dans une ambiance conviviale. Les contes se succédaient et le style narratif de la charmante dame aidant à transporter les gens à l'écoute vers l'univers magique des histoires d'antan. Aouaouche Bensaïd, quant à elle, narra dans un style poétique, un style désormais propre à elle les belles histoires que les familles se racontaient la nuit venue, dans les maisons de la belle et légendaire Casbah d'Alger, mêlant fiction et réalité. Mais l'une des surprises fut la présence et la participation d'un jeune homme tenant un étrange instrument de musique à cordes pincées, la Kora ou Gora. Pour y jouer, ce n'est pas vraiment facile, les cordes de cet instrument sont pincées avec les pouces et l'index, les autres doigts servant à tenir l'instrument sur les deux poignées en bois. La Kora ou Gora est formée d'une calebasse et d'un manche pouvant atteindre jusqu'à 1m40 et le nombre de cordes varie et peut atteindre jusqu'à 28 cordes. Mais le jeune Fayçal Bellatar a été, à lui seul, un véritable évènement, le clou de ce spectacle, mêlant conte et musique en jouant magnifiquement d'un étrange instrument à cordes burkinabé, séduisant les personnes présentes. Fayçal Bellatar maîtrisant de manière parfaite l'art narratif et le jeu d'instrument à cordes est venu participer à la soirée après avoir lu l'annonce d'invitation libre lancée par la Galerie Aïda sur les réseaux sociaux. D'ailleurs, nombreuses sont les personnes présentes qui se sont fixées rendez-vous à travers ces mêmes réseaux sociaux. Une merveilleuse soirée où se sont croisés de superbes personnes ayant pour seuls bagages et pour seules richesses, des histoires et des légendes à raconter et dans le seul objectif de créer des liens avec les personnes présentes. Oui, car en effet, tous les êtres humains partagent le même souvenir en commun : les contes qui, même en faisant intervenir des animaux ou des végétaux, parlent d'émotions, de rêves, de peurs, mais aussi de douleur, de souffrance et de désirs.... Bref, ces contes parlent de nous! Merci à Mina Benmihoub, Aouaouche Bensaïd, Fayçal Bellatar, à la Galerie Aïda et à celles et ceux qui se sont déplacés pour donner un temps et un espace, ce qui est assez rare, pour partager un merveilleux rêve, une anecdote, un conte, dans la langue de son choix. Merci à Amel Dekar pour sa merveilleuse couverture photographique et merci à celles et ceux qui ont simplement participé en tant que spectateurs ou relevé le défi de prendre la parole, d'être entendu.