Depuis quelques jours, les Chambres de Commerce et d'Industrie (CCI) du monde économique national sont en ébullition. Celles-ci s'intensifient au fil des cérémonies d'installation des membres de ces CCI issues des dernières élections organisées ou à organiser à travers le pays. Comme celle de Annaba «CCI Seybouse» qu'a présidé durant les cinq précédentes années Mohamed Riad Mansouri. Il s'agit d'un chef d'entreprise agro-alimentaire qui remplacera Azzedine Djouadi. Malgré les difficultés auxquelles il s'est trouvé confronté, ce dernier a tenté de faire sortir l'économie locale de l'anonymat. La cérémonie d'installation du nouvel homme fort de cette structure a été organisée mardi sous la présidence du wali de Annaba Mohamed Salamani en présence du directeur régional du commerce. Comme s'il s'agissait de stimuler les énergies à l'échelle nationale des acteurs des CCI, la démarche est intervenue au lendemain de la signature par la Chambre Algérienne du Commerce et d'Industrie (Caci) de nombreux mémorandums, ententes, protocoles d'accord, conventions et autres avec les représentants de divers pays du monde. Présents en nombre à ces cérémonies, les élus nationaux et locaux, personnalités du monde entrepreneuriale et autres responsables de divers secteurs socio-économiques étaient tout ouïe aux affirmations des responsables de relancer la machine économique nationale. Dans leurs déclarations, tous se sont engagés à défendre les potentialités économiques et d'insister sur les richesses dont regorge notre pays. Il faut dire que la CCI a démontré qu'elle est partie prenante du développement économique et social du pays. Elle est également le lieu de rencontre des acteurs territoriaux et d'investisseurs privés locaux, nationaux et ou internationaux, autour des projets de développement agro-industriel, touristique, urbain, et des projets d'exploitation minière ou de promotion de la chaîne de valeur locale en agriculture, tourisme, et économie numérique. Il reste que nos institutions en charge de ce créneau de développement de notre économie gagneraient à peaufiner sa communication. A l'exemple d'Annaba où la direction régionale du commerce s'est limitée à intervenir sur la base d'un rapport fantôme des dernières années. Que ce soit à Annaba ou ailleurs sous d'autres cieux du pays, aucune information n'a filtré sur le développement ou la baisse des activités des CCI. Ce qui aurait permis aux techniciens et aux représentants de la presse de mieux cerner ce dossier qui, jusqu'ici, était servi à l'opinion avec opacité, manipulation et économie de vérité. A elle seule, l'absence des bilans chiffrés y compris le nombre de postes de travail créés a permis à ceux présents à la CCI Annaba ce dernier mardi, de comprendre le pourquoi des points ombrageux de ce que d'aucuns affirment être des situations tonitruantes. Que ce soit en lecture du créneau exportation, importation, créations d'activités et type d'entreprises et alors que l'on s'attendait d'eux des révélations, les acteurs des CCI dont ceux d'Annaba, ont été avares en explications. L'ancien président comme le nouveau n'ont pas plaidé pour éclairer l'assistance sur ce qui apparaissait comme une vérité établie. C'est-à-dire un laisser-aller dans la gestion de l'économie locale. Aucun document n'a été produit pour déterminer avec exactitude les forces et faiblesses de nos entreprises. A maintes reprises, la question de l'élaboration de nouvelles dispositions commerciales est abordée. Elle reste sans suite car la confidentialité est constamment de mise. Rien également du côté des investissements. Et pourtant, lors de sa dernière visite d'inspection dans les communes de Berrahal et Oued El Anab dans la wilaya de Annaba, deux entreprises privées avaient exprimé leurs ambitions : L'une elle s'est engagée dans une activité de monopole en laboratoire. Présentées au wali, elles ont fait état de certaines difficultés de gestion. Pour d'autres, l'on a préféré ne rien dire. Notamment celle portant sur l'inoccupation de nombreux terrains destinés aux investissements. Attribués depuis des années, ils sont toujours vides de tout occupant. Comme partout ailleurs à travers le pays, dans le lot des membres de la CCI présents à chaque cérémonie d'installation, il y avait de nombreux promoteurs. Ils étaient là pour tenter d'enregistrer les possibilités qu'ils avaient de participer au développement économique local sans avoir à montrer patte blanche. Ils ne se sont pas exprimés. Là est l'autre handicap de la communication. Et c'est ce qui ne permet pas aux opérateurs publics ou privés d'avoir une idée précise sur qu'il est attendu d'eux.