Intervenant à Genève devant la 69ème session du Comité exécutif du Programme du Haut-Commissaire pour les Réfugiés, Abdelkader Messahel a mis l'accent sur la situation des réfugiés en général et particulièrement sur ceux qui se trouvent en Algérie. «L'Algérie en tant que terre traditionnelle d'asile, reste attachée à sa politique bienveillante à l'égard des réfugiés et des personnes déplacées sur son territoire», a-t-il fait savoir. A ce même sujet, Abdelkader Messahel a souligné que la réunion de ce Comité doit «consacrer notre engagement à examiner la problématique du déplacement forcé en tenant compte des inquiétudes tout aussi réelles que légitimes exprimées par les pays d'accueil». Dans son allocution, le ministre des Affaires étrangères a souligné que cette approche devra s'appuyer sur «un engagement renouvelé en faveur de la prévention et de la résolution des conflits dans le cadre du respect des règles et principes du droit international et de la charte des Nations unies», et «un partage équitable et prévisible de la charge au plan mondial autant en termes d'admission des réfugiés qu'en termes de protection ou, encore, de la mise en œuvre de solutions durables en leur faveur». «La réussite de cette approche réside, dans une large mesure, dans notre capacité à agir, individuellement et collectivement, sur les causes profondes des déplacements forcés de manière à, sinon inverser, du moins mettre un terme à la hausse constante du nombre de réfugiés à travers le monde» a ajouté le ministre des Affaires étrangères. Abordant les aspects liés à la finalisation du Pacte mondial sur les Réfugiés, M. Messahel a soutenu que «ce Pacte, outre le fait qu'il constitue un jalon de plus dans la consolidation du multilatéralisme, marque l'ambition à aller de l'avant dans la prise en charge de la problématique complexe des déplacements forcés.» Il a, à cet égard, mis un accent particulier sur le fait que «les résultats attendus de ce Pacte ne peuvent être à la hauteur de l'ambition, que si sa mise en œuvre bénéficie de l'adhésion et de l'appui de tous sur la base d'une solidarité internationale agissante.» «Il est tout aussi nécessaire d'accompagner cette mise en œuvre par la création d'un mécanisme concret de partage de la charge et des responsabilités» a ajouté le ministre, en indiquant qu'«une première étape sur cette voie serait le parachèvement de l'exercice visant à mesurer l'impact, sur les communautés et les pays d'accueil, de la présence des réfugiés, notamment le cas de pays abritant un grand nombre de réfugiés pour des périodes prolongées.» Abdelkader Messahel a souligné que soixante-dix ans après la signature de la convention de Genève sur les réfugiés, les nombre de crises continuent de produire des effets désastreux poussant des millions de personnes à chercher à obtenir une protection et l'espoir d'un avenir meilleur.» Il a rappelé qu'en Afrique, au Proche et Moyen-Orient et en Asie, l'enlisement des conflits est à l'origine de situations qui nous interpellent, où les victimes attendant des actions fortes faites d'engagements crédibles pour des solutions durables.» A propos des réfugiés, Abdelkader Messahel devait préciser, je cite : «L'Algérie accueille, depuis plus de quatre décennies, des dizaines de milliers de réfugiés sahraouis et prend en charge l'essentiel de l'assistance et de la protection auxquelles ils ouvrent droit en tant que réfugiés, reconnus par les Nations unies», a-t-il rappelé. M. Messahel a également rappelé que «l'Algérie accueille des réfugiés et des personnes déplacées d'autres pays éprouvant les conflits et l'instabilité, dont 40.000 ressortissants syriens qui ont opté pour un séjour en Algérie suite à la crise qui secoue ce pays», ajoutant que «l'Algérie a mis en place en leur faveur un dispositif, toujours en vigueur, prévoyant, notamment, des facilités d'accès à l'éducation, aux services de santé, au marché du travail.» Le chef de la diplomatie algérienne a réaffirmé que «l'Algérie soutient les efforts visant le règlement du conflits du Sahara occidental et de la crise syrienne afin de permettre aux réfugiés de retourner dans leur terre natale, une fois les conditions de stabilité et de sécurité réunies.» Il a conclu en appelant à un «engagement de tous pour faire plus, pour protéger les personnes persécutées, réfugiées ou déplacées, car la mobilisation n'est pas une option, mais une urgence sous peine de faillir au devoir d'assistance.