Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé de nouvelles mesures face à la crise des gilets jaunes pour stopper définitivement la colère des manifestants français, a annoncé ce mardi 4 décembre 2018 à la télévision. « Cette colère vient de loin. Elle a été longtemps cachée, elle est souvent restée muette par pudeur, ou par fierté. Elle est aujourd'hui exprimée avec force et de façon collective. Cette colère, il faudrait être sourd ou aveugle pour ne pas la voir et l'entendre. Comme le président de la République, cette colère, je l'entends et j'en mesure à la fois la réalité, la force et la gravité. C'est la colère de la France qui travaille, et qui travaille dur, et qui peine à joindre les deux bouts. La colère des Français qui sont dos au mur, celle aussi des mères de familles qui élèvent seules leurs enfants». Et d'ajouter notre objectif c'est «d'abord, les Français qui ont enfilé un gilet jaune aiment leur pays. Ils veulent que les impôts baissent et que le travail paie. C'est aussi ce que nous voulons, ce sont aussi nos valeur», a-t-il expliqué. Après la réception des chefs de partis représentés au Parlement lundi décidée après les graves violences du samedi dernier à Paris, le Premier ministre a reçu un collectif de gilets jaunes prêt à discuter avec l'Exécutif, a annoncé Matignon dans un communiqué. Le gouvernement annonce également un débat à l'Assemblée nationale mercredi et au Sénat jeudi, en vertu de l'article 50-1 de la Constitution, c'est-à-dire sans engager sa responsabilité. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a jugé nécessaire lundi d'accélérer la baisse des impôts mais aussi celle de la dépense publique pour répondre au plus vite au mouvement des gilets jaunes. «C'est cette politique qui est la condition de la prospérité pour tous les Français», a ajouté M. Le Maire, «moins de dépense publique, moins d'impôts et le plus vite sera le mieux, parce que nous mesurons à l'aune de cette crise sociale, démocratique, l'impatience de millions de Français», a-t-il insisté. Selon M. Le Maire, le mouvement des gilets jaunes est le résultat d'une crise démocratique aux racines profondes. Sur le plan judiciaire, une riposte s'est mise en place au lendemain de violences sans précédent à Paris, selon le préfet de police Michel Delpuech. Des dizaines de suspects sont jugés depuis hier au tribunal correctionnel de Paris lors d'audiences de comparution immédiate. Selon le procureur de Paris Rémy Heitz, après les incidents de samedi il y a eu 378 gardes à vue à Paris. La Garde des Sceaux Nicole Belloubet a indiqué que sur ce total environ deux tiers des personnes feront l'objet d'un déferment devant la justice. Les prévenus devront répondre des chefs d'actes de violence sur personne dépositaire de l'autorité publique, dégradations sur des biens destinés à l'utilité publique, regroupements en vue de commettre des violences, ou encore port d'armes, des qualifications passibles de 3 à 7 ans d'emprisonnement, a indiqué le procureur.