Le prix du baril de Brent, qui avait brièvement chuté sous la barre des 50 dollars en novembre, a rebondi maintenant à plus de 60 dollars grâce aux réductions de production entrées en vigueur le 1er janvier. Après le net recul enregistré lundi, qui était notamment dû à des données décevantes sur les exportations chinoises, son cours était orienté à la hausse, hier en Asie, en raison d'achats à bon compte En effet, vers 03h30 GMT, le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en mars, gagnait 70 cents à 59,69 dollars. Il avait cédé 1,49 dollar lundi sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le WTI avait dans le même temps perdu 1,08 dollar. Les cours avaient été affectés par l'annonce d'une importante baisse, de 16%, de l'excédent commercial de la Chine en 2018, qui alimente les craintes d'un ralentissement économique en Chine et à travers le monde, qui se traduirait par un recul de la demande en brut. Le pays devrait conserver sa position de première puissance marchande mais ces données «pèsent sur les prix en alimentant les craintes d'un ralentissement économique en Chine et à travers le monde», ont expliqué les analystes de Commerzbank. «Les prix de l'énergie ont perdu plus de 2% lundi en raison de chiffres décevants de Chine qui ont pesé sur les perspectives de la demande énergétique», a déclaré Alfonso Esparza, de OANDA. Phil Flynn de Price Futures Group mettait ainsi en avant le recul de 1,7% en novembre de la production industrielle dans la zone euro. «Cela aussi pose la question de savoir si les mesures d'aide à l'économie annoncées récemment (par Pékin) seront suffisantes pour empêcher un ralentissement majeur», a-t-il ajouté. La croissance chinoise est un des moteurs du marché du pétrole puisque la Chine est devenue en 2018 le premier importateur mondial d'or noir. Avec 43,78 millions de tonnes de brut importées en décembre contre 42,87 millions de tonnes en novembre, la quantité de pétrole importée par la Chine a augmenté au total mais légèrement diminué en cadence quotidienne par rapport au record établi au mois précédent.» «L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et plusieurs grands producteurs ont décidé de réduire la production pour stabiliser les prix, mais l'autre partie de l'équation fait baisser les prix», a-t-il ajouté dans une note, en référence au fait que la demande est pénalisée par le ralentissement économique. Les investisseurs commencent en outre à douter de ce que la Chine et les Etats-Unis parviennent à régler leur contentieux commercial et à éviter la contagion aux autres économies. Donald Troup et Xi Jiuping se sont donné jusqu'à début mars pour tenter de régler leurs différends par la négociation, avant l'entrée en vigueur de nouveaux droits de douane punitifs aux Etats-Unis sur les produits chinois. «Les investisseurs ne sont pas convaincus. Le 2 mars est la date butoir pour un accord commercial sino-américain, mais au vu des dégâts que les restrictions commerciales ont eu sur les perspectives de la croissance mondiale, il faudra un accord très important pour réparer les dégâts», a estimé M. Espéraza. Pour le marché, les efforts de ce groupe sont cruciaux, alors que les inquiétudes sur la croissance mondiale, et donc sur la demande de carburant, pèsent sur les cours. Par ailleurs, les données hebdomadaires sur les réserves et la production aux Etats-Unis seront publiées mercredi par l'agence américaine d'information sur l'énergie (EIA).