De nouvelles mesures ont été prises par le Gouvernement dans l'objectif de réguler davantage les importations des céréales et du lait. Il est convenu lors de la réunion des ministres de mercredi de mettre fin au transfert des subventions publiques aux indus bénéficiaires, étant une nécessité absolue pour réduire la facture des importations de ces produits. Une mesure de taille a été décidée dans ce sens, à savoir la cessation de l'octroi des licences pour de nouvelles minoteries ou l'élargissement de celles existantes. Des mesures aussi importantes pour l'encadrement de ces deux filiales qui ont toujours été au cœur des polémiques. Cette régularisation intervient à un moment crucial où l'économie nationale s'essouffle et les réserves de changes s'effondre face à la hausse de la demande et par conséquent du volume des importations qui amenuisaient les caisses de l'Etat. Une mesure parmi d'autres qui devrait également, encourager la préservation des réserves des changes et le pouvoir d'achat des citoyens, relativement. Ces deux produits de première nécessité et de large consommation totalisent plus de la moitié des importations alimentaires du pays, provoquant ainsi l'envolée des prix de ces deux matières, bien qu'elles soient subventionnées par l'Etat qui profitent davantage aux opérateurs économiques véreux. C'est ce qu'a relevé le ministre des Finances, Mohamed Loukal lors de son exposé périodique devant les membres du gouvernement. Il a mis en exergue le soutien financier conséquent consenti par l'Etat sous forme de subventions, qui n'a profité qu'aux opérateurs économiques sans se répercuter sur la facture des importations en hausse, d'année en année, notamment celle des blés dur et tendre. Pour mieux réguler ces deux filières, le ministre a appelé les services concernés à identifier les besoins réels du marché national en blé et lait, particulièrement en ce qui a trait à l'industrie de transformation. Cette dernière applique des prix surélevés sur le marché par rapport à la valeur réelle du produit à la transformation. Dans le même sillage, le ministre incite les entreprises publiques, assurant la régulation du marché, à sévir dans les contrôles des industriels de la transformation à travers la garantie d'une meilleure gestion du stock stratégique en adoption de nouvelles formes d'intervention. L'objectif ainsi est de rationaliser les importations de blé et d'autres produits alimentaires cotés en bourse. De concert et dans la même perspective, le gouvernement d'élargir la composante de la Commission multisectorielle, composée jusque-là des départements des Finances, de l'Industrie et du Commerce, au secteur de l'Agriculture. Désormais ces quatre départements ministériels auront pour mission de procéder « à une étude approfondie sur les deux filières et de rechercher les voies de rationaliser l'approvisionnement du marché national en ces deux produits, et de présenter, lors de la prochaine réunion du Gouvernement, des propositions pratiques et urgentes en la matière ». Avec la hausse des prix des produits céréaliers et laitiers sur le marché plombant le pouvoir d'achat du citoyen, notamment, le mal loti, il est plus que nécessaire d'agir afin de barre la route aux spéculateurs et aux opportunistes. Pour rappel, en 2018, l'Algérie avant importé pour 8,57 milliards de dollars de produits alimentaires, soit une hausse de +1,6%, sachant que la facture des importations est tirée principalement par la hausse des importations des céréales. Même constat pour les importations des céréales-semoule-farine a grimpé à 3,1 milliards de dollars en 2018, en hausse de+11,55%. Une croissance inexpliquée alors que l'Etat subventionne les deux produits et a même accordé plusieurs avantages aux exploitations agricoles souhaitant d'élargir leur activité.