Après avoir tenu tête et déclaré poursuivre leur offensive pour s'emparer de la capitale libyenne, Tripoli, le belligérant de l'est libyen (Benghazi), le maréchal Khalifa Haftar et son armée ont annoncé avant-hier un cessez-le-feu qui a pris effet hier. Le gouvernement libyen a également consenti au cessez-le-feu. Les deux parties affirment leur trêve. La décision a été prise après plusieurs appels lancés par l'Algérie et les protagonistes d'une solution politique à la crise et soucieux de la situation de la population libyenne en proie à l'escalade des violences depuis des mois. Après l'Algérie, Moscou, Ankara et Berlin, les organisations internationales dépêchent des réunions sur la Libye, et ce devant l'urgence de mettre fin au conflit et aux combats des deux parties rivales, dans le pays et qui menace la stabilité du Sahel qui en pâti déjà des offensives des différents groupes terroristes. Depuis la dernière attaque d'une école militaire de Tripoli par les milices de Hafter et ses menaces de sévir et l'éventuelle intervention militaire turque dans le pays après l'appel à l'aide du gouvernement libyen, l'Algérie n'a ménagé aucun effort et a multiplié les rencontres et les concertations à Alger avec les protagonistes pour faire prévaloir la solution politique et pacifique en Libye. En une semaine, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a rencontré plusieurs diplomates et politiques venus discuter de la situation en Libye et tenter de trouver une entente ou un compromis entre les deux adversaires pour éviter les affres d'une nouvelle guerre civile au peuple libyen et ainsi préserver la stabilité politique dans la région. A l'issue de sa concertation avec le président du Conseil du gouvernement de l'union libyenne, Tebboune avait appelé, rappelons-le le Conseil de sécurité et de paix de l'ONU à prendre ses responsabilités et mettre fin à la crise. Dans la même perspective, il a rencontré les ministres des Affaires étrangères turc, égyptien, italien et congolais. Ils se sont tous dépêchés sur Alger pour contribuer mutuellement au règlement exclusif de la crise libyenne multidimensionnelle et représentant un jeu géopolitique multirégional. Après avoir tiré la sonnette d'alarme sur l'explosion de la situation en Libye en cas de poursuite des parrains étrangers des deux parties rivales, plusieurs pays ont exprimé leur soutien à Alger et ont œuvré au règlement de la crise avant le pourrissement de la situation. Ces mêmes pays qui ont contribué à la violation de l'embargo sur des armes imposé par l'ONU. Après s'être concerté à Alger avec le président Tebboune, la Turquie prend ses distances et appel au cessez-le-feu entre les deux parties belligérantes. En effet, le président russe, Vladimir Poutine, et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, avaient appelé mercredi dernier à un cessez-le-feu. Trois jours plus tard, le maréchal Hafter qui poursuivait initialement son offensive dans l'est de la Libye accepte la trêve. Une décision saluée par l'opinion internationale qui a également évoqué le rôle prépondérant de l'Algérie dans l'apaisement de la situation. Cependant le travail pour mettre fin à cette rivalité armée sera débattu lors de la conférence internationale sur la Libye qui se déroulera à Berlin, à laquelle Abdelmadjid Tebboune participera après avoir été invité par la chancelière allemande Angela Merkel à assister au Sommet pour accélérer la résolution du conflit libyen. Dans le même sillage et perspective, le Commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union Africaine, Ismail Sharqi, a précisé aux médias que «la réunion du Conseil de paix et de sécurité se tiendra à la veille du sommet de l'Union Africaine prévu les 8 et 9 février à Addis-Abéba. Cette réunion sera consacrée à la crise libyenne et à la circulation d'armes qui aggrave la situation sur la côte». Disposés comme l'Algérie à contribuer au règlement du conflit libyen qui n'a fait qu'aggraver la crise au Sahel, les présidents de plusieurs pays africains se concertent sur la question. Pour sa part, Le président congolais, Sassou Nguesso, à la tête du Comité de Haut niveau de l'Union africaine sur la Libye a invité Tebboune à assister à cette réunion. De même pour la Russie qui a exprimé sa volonté de «débattre de la situation en Libye avec les Etats-Unis d'Amérique, selon l'Agence Russe de presse Sputnik. Cette décision intervient après que le président américain, Donald Trump ait annoncé sa disposition à discuter de la situation en Libye avec l'Allemagne et la Turquie et avec la Russie. La position de l'Algérie déterminante et sa clairvoyance dans le traitement de la question libyenne en dit long sur son retour en force sur la scène politique internationale et africaine en particulier. Elle est parvenue en une semaine à mobiliser toute l'opinion internationale et faire agir les grandes puissance en direction du règlement pacifique du conflit libyen.