Tentative de la dernière chance. L'Algérie appelle les deux protagonistes Fayez El-Serraj Président du Conseil du gouvernement de l'union national (GNA) et le maréchal Khalifa Hafter à la tête de l'armée nationale libyenne à se concerter à Alger et de lancer un dialogue sérieux pour parvenir à une solution politique. Une décision saluée par le ministère des Affaires étrangères libyen qui a exprimé la volonté du gouvernement de l'Union nationale (GNA) à se déplacer à Alger pour prendre part aux négociations qu'abritera l'Algérie. Cette réponse intervient deux jours après la tenue de la Conférence internationale sur la Libye qui a tourné court. Considérée comme une reprise de vœux et de tentative de la dernière chance où toutes les parties négociantes, ce sont retrouvées au point de départ. Le Sommet de Berlin s'achève sur une note rétrospective des précédentes rencontres sur la Libye, à Paris, Palerme et Moscou récemment. L'Algérie s'accroche à sa position et espère parvenir à réussir là où les autres ont échoué. Réunir les deux frères ennemis autour d'une même table et discuter des possibilités d'un compromis et d'une trêve de paix. L'unique issue à la crise probablement pour l'Algérie qui tente de protéger ses frontières et surtout son économie. Au même titre que les autres pays européens qui n'arrivent pas à s'entendre et à s'aligner pour trouver une solution à la crise. Le jeu demeure malsain dans les coulisses où se font généralement les tractations. Aucun pays n'assume ses responsabilités et arrive à enterrer la hache de guerre. A la moindre occasion ou proposition de paix à la crise libyenne, ils se dégonflent au détriment de la population libyenne qui voit chaque jour son avenir s'assombrir. Un langage de sourd qui ne fait qu'aggraver la crise libyenne. Une bombe que l'Algérie et l'Allemagne, tentent, toutefois, de désamorcer rapidement. Ce qui semble improbable face à l'autisme de la communauté internationale qui depuis 2011 n'a pas réussi à ouvrir un dialogue sérieux entre les parties belligérantes libyennes. Bien au contraire certains parrains étrangers manœuvrent pour garder la main pour leurs intérêts sur le sol libyen à travers l'armement des milices de Hafter et El Serraj. L'Egypte, les Emirats et la Russie qui soutiennent le maréchal Hafter qui contrôle plus de 20% du territoire libyen, notamment, les pipelines et les puits de pétrole font semblant de participer à la résolution du conflit libyen. Même cas pour les parrains des troupes d'El-Serraj. Depuis 2011, l'opportunisme a eu raison de toute tentative de paix dans le pays. Ce qui a compliqué la mission diplomatique d'Alger depuis 2014 et qui s'est contentée du rôle d'observateur et de médiateur à maintes reprises. Vainement. Pour cette fois, l'Algérie investi tous les moyens nécessaires pour lancer un dialogue inter-libyen sérieux. Un vœu que le président, Abdelmadjid Tebboune a exprimé lors de son intervention à la Conférence sur la Libye à Berlin, tout en demeurant à équidistance des deux parties. Un jeu de paix que certains qualifient d'improbable, mais Alger y croit et s'engage à arrêter l'escalade militaire dans la région et les bruits de bottes qui pourraient menacer ses frontières. En attente d'un écho favorable au dialogue de la part du maréchal Hafter, l'Algérie poursuit ses efforts pour régler le conflit politiquement. Une démarche salvatrice qui nécessiterait toute fois le soutien et l'Union des pays maghrébins pour contribuer à résoudre ce conflit qui menace la sécurité et la stabilité de la région, sans oublier l'impact de cette crise libyenne dans la progression des groupes terroristes au Sahel qui est en guerre contre le terrorisme depuis des années. La crise libyenne nécessite également la surveillance concrète de l'embargo sur les armes en Libye imposé par l'ONU en 2011.