Les allégations de détournement de l'aide humanitaire de l'Union européenne (UE) aux réfugiés sahraouis sont «sans fondement», et «ne font que détourner l'opinion internationale de la question de l'occupation du Sahara occidental et du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination», a déclaré l'ambassadeur d'Algérie à Bruxelles, Amar Belani. Dans une mise au point au journal The Brussels Times au sujet des allégations colportées par l'eurodéputée frontiste, Dominique Bilde, sur le détournement de l'aide humanitaire, M. Belani a noté que ces accusations «ne font que détourner l'attention de l'occupation illégale du Sahara occidental et du droit légitime du peuple sahraoui à l'autodétermination». Se référant aux réponses données par les plus hauts fonctionnaires de l'UE, l'ambassadeur a rappelé la déclaration de l'actuel commissaire à la gestion des crises de l'UE, Januz Lenarcic, qui a confirmé début juillet le contrôle rigoureux de l'aide dans les camps des réfugiés sahraouis. «L'UE a mis en place des mesures de suivi et de contrôle très solides à tel point que certains de ses partenaires lui reprochaient de rendre difficile le travail avec ses services», avait déclaré Lenarcic devant la Commission du développement de l'UE. Contrairement à ce que la députée Bilde avance sur le nombre de réfugiés «surestimé», l'ambassadeur a rappelé que le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a publié, en mars 2018, un rapport dans lequel la population des camps de réfugiés sahraouis de Tindouf était estimée à 173.600, soit une augmentation de près de 40% par rapport aux estimations de 2007. Au 31 décembre 2017, «ces chiffres sont encore plus élevés que ceux sur lesquels le HCR, l'UE et le Programme alimentaire mondial planifiaient leurs opérations d'aide humanitaire», précise-t-il. Le HCR, avait alors, souligné l'importance de son rapport du fait qu'il représente l'analyse «la plus complète jamais réalisée depuis 2007 sur le sujet», d'autant plus que ses conclusions sont le résultat d'une mission d'experts multisectorielle impliquant, le HCR, l'UNICEF, le PAM et plusieurs ONG internationales. Comme le rapport en question l'indique clairement, l'équipe de la mission a eu «un accès complet» aux sites et aux informations demandés, qu'elle a répertoriés de façon «indépendante». Dans ce cadre, le Programme alimentaire mondial (PAM) a adopté la nouvelle estimation du nombre de réfugiés sahraouis dans son rapport d'août 2018 sur «l'évaluation de la sécurité alimentaire des réfugiés sahraouis». L'ancien commissaire européen en charge de l'aide humanitaire et de la gestion des crises, Christos Stylianides, a également pris note de cette mise à jour à la hausse du nombre de réfugiés sahraouis, dans une réponse parlementaire du 2 juillet 2019. Concernant l'enregistrement des réfugiés sahraouis, Belani a répondu que cela «relevait de l'ensemble du plan de paix des Nations unies qui doit impérativement conduire à la tenue du référendum d'autodétermination».