«Aucun cas d'effets indésirables graves sur les personnes à qui on a administré le vaccin Spoutnik V, n'a été enregistré dans le monde à ce jour», a rassuré hier le professeur et chef de service de médecine légale au niveau de CHU Mustapha Pacha, professeur Rachid Belhadj. Intervenant sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, le professeur a souligné que tous les vaccins anti-Covid qui vont être importés ont été déjà testés dans plusieurs pays. «Il faut savoir que les vaccins qui sont utilisés en Algérie ne sont pas employés pour la première fois», a-t-il signalé. Le vaccin russe Spoutnik V, dont l'Algérie attend la réception des premiers lots dans les prochains jours, est déjà utilisé dans plus de 50 pays dans le monde, a indiqué le professeur Belhadj rapporté par le site de la radio, en ajoutant que des scientifiques algériens de haut niveau suivent au quotidien les informations concernant le moindre danger pouvant venir de ces différents vaccins, au niveau international. Pour sa part, le président du Comité scientifique chargé du suivi de l'évolution du Coronavirus, Dr Djamel Fourar a détaillé le plan de vaccination hier lors de son passage sur les ondes de la Chaîne II de la radio où il a qualifié de «flexible et modulable» ledit plan. Le Dr Fourar a assuré que «tout le monde est prêt» pour mener à bien la campagne y afférente, d'autant plus que les vaccins choisis par l'Algérie sont «traditionnels, avec le même fonctionnement que ceux auxquels elle s'est habituée car n'ayant pas subi de manipulation génétique». Selon la même source, en plus de la chaîne de froid «disponible», la logistique liée à la campagne de vaccination s'appuiera sur les 8.000 centres habituels à une telle opération, a rappelé Dr Fourar, faisant savoir que «d'autres pourront être mobilisés au niveau des hôpitaux, si nécessaire». De même que des équipes mobiles se déplaceront vers les zones d'ombre et enclavées du pays afin de faire bénéficier l'ensemble de la population du vaccin, a-t-il poursuivi, précisant que «toute personne vaccinée se dotera d'un carnet de vaccination, qui pourrait, à l'avenir, être exigé par certains pays lors de déplacements à l'étranger». Tout en rappelant que la vaccination «demeure la seule solution contre ce virus», le spécialiste a insisté sur le maintien du respect des mesures préventives que sont le port du masque, le lavage régulier des mains ainsi que la distanciation sociale, se félicitant de l'impact positif du confinement partiel, à nouveau reconduit dans nombre de wilayas du pays. D'où, martèle-t-il, la nécessité de «demeurer prudents» avant d'envisager toute réouverture des frontières. Par ailleurs, Lyes Merabet, président du Syndicat National des Praticiens de la Santé Publique (Snpsp), estime que la réussite de cette campagne dépendra d'une bonne organisation logistique, et ce, en associant tous les partenaires et les professionnels de la santé. Invité de la rédaction de la Chaîne III de la radio, M. Merabet a jugé, concernant le choix des autorités de mobiliser les structures de santés, notamment, les polycliniques par rapport à la disponibilité de certaines commodités et de certains moyens, que c'est un peu exagéré pour cette opération, qui reste, selon lui, un simple acte vaccinal. «Ces dispositions pourraient entraver la bonne marche de l'opération de vaccination», ajoute-t-il.