La préfecture de police sur demande du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a décidé jeudi 13 mai 2021 d'interdire la manifestation prévue samedi à Paris en soutien au peuple palestinien. Trois avocats ont contesté et déposé un recours. La préfecture de police a fait suite jeudi à la demande de Gérald Darmanin et décidé d'interdire la manifestation en soutien au peuple palestinien prévue samedi à 15h00 à Barbès (XVIIIe arrondissement), à Paris. «Conformément à la demande du ministre de l'Intérieur le préfet de Police a pris un arrêté interdisant la manifestation déclarée», a-t-elle écrit dans un tweet avec l'arrêté en question. «J'ai demandé au Préfet de police d'interdire les manifestations de samedi en lien avec les récentes tensions au Proche-Orient», avait tweeté, jeudi dans l'après-midi, le ministre de l'Intérieur. La question du soutien à la cause palestinienne est sensible en France, notamment autour du rôle du Hamas. Le groupe de résistance palestinienne est souvent décrit comme terroriste par le gouvernement français, mais perçu comme un mouvement de résistance légitime par de nombreux soutiens de la cause palestinienne »A souligné. Notons qu'En juillet 2014, plusieurs manifestations avaient été organisées en France, pour dénoncer l'offensive israélienne dans la bande de Gaza. Le 19 juillet notamment, plusieurs milliers de manifestants avaient bravé l'interdiction de manifester à Barbès. Le rassemblement avait dégénéré rapidement, laissant place à des heures d'émeutes urbaines. Suite à cette interdiction, trois avocats ont déposé dans la nuit de jeudi à vendredi une requête en référé-liberté devant le tribunal administratif de Paris, au nom de l'association des Palestiniens d'Ile-de-France. le référé étant une procédure d'urgence. L'un de ces trois avocats avait déjà obtenu gain de cause dans une situation similaire à Nice en 2014. Il avait réussi à faire annuler à temps l'interdiction d'une manifestation par la préfecture. Bertrand Heilbronn, président de l'Association France Palestine Solidarité, a été placé mercredi en garde à vue quelques heures après un rassemblement à proximité du ministère des Affaires étrangères préalablement interdit par la préfecture de police de Paris. Son arrestation a suscité l'indignation de plusieurs personnalités politiques à gauche, dont Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise. Vingt-cinq membres du Congrès américain ont adressé une correspondance au secrétaire d'Etat, Anthony Blinken, l'exhortant à exercer une pression diplomatique sur Israël pour l'empêcher d'expatrier les Palestiniens de leurs maisons dans le quartier de Cheikh Jarrah à al-Qods occupée tout en qualifiant ces pratiques de crime de guerre. Ces membres ont déclaré que: «Nous vous écrivons pour exprimer notre profonde préoccupation concernant le projet d'Israël relatif à l'expulsion d'environ 2.000 Palestiniens des quartiers d'Al Bustan et de Cheikh Jarrah à Jérusalem». «Israël avait démoli 100 bâtiments dans le quartier d'Al-Bustan, où vivent 1.550 Palestiniens, dont 60% d'enfants, afin de construire un jardin talmudique», ont-ils indiqué, soulignant que «les Israéliens étaient prêts à chasser 12 familles palestiniennes de leurs foyers, composées de 169 personnes, dont 46 enfants, en faveur l'implantation illégale de colons israéliens, dans le quartier de Cheikh Jarrah». D'après le Centre israélien des droits de l'Homme dans les territoires occupés Israël a démoli environ 5.000 maisons palestiniennes à Jérusalem-Est entre 1967 et 2017. Israël a également détruit 349 maisons palestiniennes à Jérusalem-Est entre 1967 et 2018 et 2020. «Israël avait, militairement, occupé Jérusalem-Est, qui fait partie de la Cisjordanie, avant de l'annexer, illégalement puis officiellement, à la municipalité de Jérusalem, en violation grave du droit international ,Israël, en tant que puissance occupante, doit se conformer à l'article 53 du quatrième Congrès de Genève, qui interdit la destruction des zones résidentielles appartenant à des individus dans un pays occupé», ont encore écrit les 25 députés dans la lettre adressée au secrétaire d'Etat. Les pratiques israéliennes sont considérées comme étant un crime de guerre au sens de l'article 8 du Statut de Rome, de la Cour pénale internationale (CPI)». Il convient de noter que parmi ceux qui ont signé cette lettre figurent Alexandria Ocasio-Cortez, Jared Hoffman et Alan Lowenthal, André Carson ainsi que des représentants musulmans comme Ilhan Omar, Rashida Tlaib.