Violation n Israël, qui aime bien prôner la paix, procède souvent en premier lieu à l'écrasement de tout processus censé mener droit vers la paix. Deux familles palestiniennes ont été expulsées ce matin des maisons où elles habitaient dans le quartier arabe de Cheikh Jarrah à Jérusalem-Est, a annoncé la police israélienne. Cette mesure a été prise à la suite du rejet par la Cour suprême israélienne d'un appel présenté par ces deux familles contre l'ordre d'expulsion qui doit permettre l'installation de familles israéliennes. La police est entrée dans les deux bâtiments à l'aube et a déployé d'importants effectifs sur place pour réprimer d'éventuelles manifestations. Toutefois, cette mesure a été prise alors que les Etats-Unis, l'Union européenne et la Russie notamment, ont dénoncé à la mi-juillet le projet de construction d'une vingtaine de logements destinés à des Israéliens dans un autre bâtiment de Cheikh Jarrah. Cette opération est financée par l'homme d'affaires juif américain Irving Moskowitz, bailleur de fonds notamment de l'association nationaliste Ateret Cohanim qui veut «judaïser» la partie arabe de Jérusalem. Toutefois, pour exprimer son mécontentement, l'administration du président américain Barack Obama avait convoqué au département d'Etat l'ambassadeur d'Israël à Washington, Michael Oren, pour entendre ses explications. Le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, avait rejeté ces critiques. Le consulat britannique à Jérusalem-Est a, pour sa part, dénoncé dans un communiqué l'expulsion de deux familles. «Nous sommes consternés par cette expulsion. L'argument israélien selon lequel l'installation imposée de colons juifs extrémistes dans un quartier arabe ancien est du ressort des tribunaux (israéliens) ou de la municipalité est inacceptable», souligne ce communiqué. «Ces actions sont incompatibles avec le désir de paix que professe Israël. Nous appelons Israël à ne pas laisser les extrémistes donner le ton», poursuit le consulat britannique. Cheikh Jarrah est l'un des quartiers arabes les plus prestigieux de Jérusalem-Est. De nombreux consulats étrangers (France, Grande-Bretagne, Italie, Espagne, Suède) y sont installés dans des villas entourées de jardins. En novembre, la police avait expulsé dans le même quartier la famille Al-Kurd, des réfugiés devenus le symbole du combat palestinien contre la colonisation israélienne. Les Palestiniens, qui veulent faire du secteur oriental de Jérusalem la capitale de leur futur Etat, font valoir que la colonisation est le principal obstacle sur la voie de la paix. Plus de 200 000 Israéliens sont installés dans une douzaine de quartiers de colonisation à Jérusalem-Est, où vivent 270 000 Palestiniens.