Maintenant qu'il est admis que la majorité des incendies qui ont ravagé les forêts dans plusieurs wilayas du Centre et de l'Est du pays, particulièrement la wilaya de Tizi Ouzou, sont d'origine criminelle, les Algériens attendent avec impatience les résultats des enquêtes qui ont été lancées. D'après la loi algérienne, si l'incendie volontairement provoqué d'une forêt a entraîné la mort d'une ou plusieurs personnes, le coupable de l'incendie est puni de mort. C'est le cas notamment des incendies dans la wilaya de Tizi Ouzou. Les magistrats ont promis de communiquer en toute transparence sur cette affaire. Les Algériens sauront tout ce qui s'est passé. Le Président Abdelmadjid Tebboune a fait état de l'arrestation de 22 individus suspectés d'être à l'origine des feux de forêts. Ces 22 suspects arrêtés, dont 11 à Tizi Ouzou, 4 à Annaba et le reste à Médéa, Jijel et Ain Defla, sont à présent entre les mains de la Justice, a-t-il fait savoir en assurant que les enquêtes vont bon train pour mettre la main sur les auteurs des feux. La Justice suivra son cours dans ce sens, a affirmé le Président Tebboune qui a indiqué avoir reçu «des images terrifiantes» de ces incendies qui «ont pris le départ simultanément de Blida à Annaba, en passant par la wilaya de Tizi Ouzou, la plus touchée». Il s'agit d'images satellitaires au-dessus des régions touchées par les feux de forêts, transmises par l'Agence spatiale algérienne (ASAL) qui suit depuis sa création en 2003 les incendies de forêts. Dès le 9 août, date du début des incendies, l'Agence a mobilisé ses ingénieurs et ses équipes pour programmer le maximum d'images satellitaires au-dessus des régions touchées essentiellement à Béjaïa, Tizi Ouzou et Jijel comme première étape. «Nous avons également mobilisé des satellites internationaux pour identifier les lieux des départs de feux», a fait savoir le directeur général de l'ASAL, Azzedine Oussedik, qui était jeudi l'invité du journal de 19h00 de Canal Algérie, précisant que les incendies qui ont touché Tizi Ouzou sont concentrés, selon ces satellites internationaux, au niveau du «Sud-Est de la wilaya, notamment dans les localités de Larbaâ Nath Irathen, Aïn El-Hammam et Béni Yenni essentiellement». Commentant les images, il a fait remarquer que les «départs de feu (Tizi Ouzou) sont tous à proximité des routes et des pistes, alors que depuis 2003 nous n'enregistrons que quelques feux sur ces endroits, soit 1/10, causés généralement par un mégot de cigarette ou bien suite à un barbecue. Et là, c'est également un signe très important que ces départs de feu sont d'origine criminelle». L'ASAL, a-t-il dit, a remarqué que «les départs de feux sont répartis un peu partout dans la wilaya, mais, cette fois-ci, ils sont localisés dans le Sud-Est de Tizi Ouzou connu par sa très forte concentration de la population et d'habitations», précisant que «les espèces connues dans cette région sont très inflammables». Le DG de l'ASAL a également fait savoir que «trois feux ont été déclenchés en même temps à 11h08, à savoir à Aïn El-Hammam, à Ouacif et au Sud-Est de la commune d'Azazga». Pour le DG de l'ASAL, il ne fait aucun doute que les incendies de forêts enregistrés depuis lundi à travers le pays, notamment dans la wilaya de Tizi Ouzou, sont d'origine «criminelle». Il souligne que ces feux ont été «tous enregistrés à proximité des routes». Autre indice révélé par Azzedine Oussedik «pour conforter l'hypothèse d'un acte criminel» : le déclenchement à 23h08 des feux dans les localités d'Aït Lahcene dans la commune de Béni Yenni, Azazga et Mizrana. «Les départs de feux à cette heure-ci est impossible sur le plan de la climatologie et des conditions», a-t-il expliqué. Les données de l'Agence ont été mises entre les mains des services compétents pour les identifications futures et pour l'identification des auteurs de ces actes. Par ailleurs, Azzedine Oussedik a estimé à 23.000 hectares les pertes au niveau de Tizi Ouzou, 6.500 hectares à Béjaïa et 1.800 dans la wilaya de Jijel. La lutte contre les incendies de forêts constitue un des axes d'action prioritaires de l'ASAL, du fait de son impact sur l'environnement et le développement. Les images du satellite Alsat 2A, en raison de leur haute résolution spatiale et de leur richesse spectrale, sont mises à contribution pour affiner la délimitation des surfaces forestières parcourues par le feu, réalisée à partir des images satellitaires à moyenne résolution.