Le recours à une nouvelle ingénierie financière pour renforcer la compétitivité du complexe Sider El Hadjar est devenu plus qu'une nécessité, a souligné mardi à Annaba le ministre de l'Industrie, Ahmed Zeghdar. Le ministre de l'industrie a souligné au cours d'une allocution, prononcée à la salle de conférences du complexe Sider El-Hadjar, dans le cadre d'une visite de travail de deux jours à Annaba, que le recours à «une nouvelle ingénierie financière», pour renforcer la compétitivité du complexe Sider El Hadjar, «est devenue plus qu'une nécessité». Cette nouvelle approche «permettra de relancer l'activité sidérurgique du complexe et lui permettra de contribuer réellement à l'avancement de l'économie nationale et à l'amélioration des indicateurs de croissance économique», a ajouté le ministre, faisant remarquer que le complexe «fait toujours face à des difficultés financières pour financer le cycle d'exploitation», ce qui exige la recherche d'une approche qui permet d'atteindre les objectifs de rentabilité économique. M. Zeghdar, qui a rappelé que le complexe Sider El Hadjar qui a bénéficié d'un plan de croissance d'environ 80 milliards de DA (34 milliards de DA pour la première phase et 46 milliards de DA pour la deuxième), orienté vers la réhabilitation de ses unités les plus importantes et d'améliorer la production de fonte et de matériaux plats, «nécessite aujourd'hui une révision du mode de gestion et de la stratégie de développement». Il a dans ce sens souligné que relever le défi de la rentabilité économique dans ce complexe requiert, dans le cadre de la nouvelle approche, «de réduire les coûts de production, de s'appuyer sur l'expertise et l'expérience des compétences existantes, en plus de promouvoir le partenariat avec les unités économiques de divers secteurs». Dans le même contexte, le ministre a mis l'accent sur l'importance de «changer les mentalités et de créer un climat de dialogue et d'action participative pour développer les activités de production», appelant à relever le défi du développement de la production pour permettre au complexe de retrouver sa place sur le marché national et se positionner aussi bien au niveau régional qu'international. Il a indiqué que les perspectives de la période post-pandémie de Coronavirus «promettent une relance économique et une demande croissante, sur les plans local et international, pour les produits sidérurgiques, qui représentent la base de toutes les industries». Lors de sa visite d'inspection du complexe, le ministre a inspecté «la zone chaude» (haut fourneau n°2), où il a mis en avant les efforts consentis par l'Etat dans le cadre du plan de croissance dont a bénéficié le complexe, qui a permis, dans le cadre de la première phase de cet investissement, de moderniser le haut fourneau et de faire l'acquisition d'équipements technologiques modernes pour l'exploiter, le sécuriser et le contrôler à distance. Le ministre a également salué les efforts des jeunes compétences travaillant dans la zone chaude et l'importance de l'expérience acquise dans ce domaine, en mettant l'accent sur la nécessité de préserver ces acquis et de travailler pour augmenter la production du complexe en prévision de la relance économique attendue, selon les prévisions, après la pandémie de Coronavirus. Le ministre de l'Industrie a également visité l'unité de production d'oxygène médical valorisant les efforts déployés par le complexe El Hadjar dans le cadre de l'effort national pour faire face à la pandémie, en fournissant plus de 5.000 litres/ jour d'oxygène au secteur de la santé en dépit de sa situation économique «inconfortable». In situ, M. Zeghdar a rassuré les travailleurs et les cadres du complexe que la production d'oxygène sera renforcée au complexe, dans le cadre des investissements, prévus à la deuxième phase du plan de croissance afin de répondre aux besoins en cette substance stratégique. Le ministre de l'Industrie devra tenir une rencontre à huis clos avec les cadres, les gestionnaires et le partenaire social du complexe Sider El Hadjar pour étudier les perspectives de développement de sa production. Pour rappel, la deuxième phase du plan de croissance du complexe Sider El Hadjar, pour lequel un montant de 46 milliards de DA a été alloué, est orientée vers l'intensification des investissements pour réhabiliter et moderniser les unités de production (aciéries et laminoirs) afin d'augmenter les capacités de production du complexe de près de 800.000 tonnes par an, actuellement à 1,3 million de tonnes par an de produits ferreux longs et plats.