Le Haut conseil de la langue arabe (HCLA) a organisé, jeudi à Alger, un colloque national sur le rôle de la traduction dans la généralisation de l'arabe en Algérie. Tenu à l'occasion de la Journée internationale de la traduction (30 septembre), le colloque tend, précise le président du HCLA, Salah Belaïd, à «booster l'opération traductionnelle (…) en vue de promouvoir et généraliser la langue arabe, une des principales missions du Conseil». Environ 30 participants à l'événement, entre chercheur, universitaire et traducteurs, issus de 11 universités algériennes ont évoqué notamment «la contribution de la traduction à l'enrichissement de la langue arabe», «le rôle de la traduction vers l'arabe dans le transfert des sciences» ou encore «l'arabisation dans l'enseignement supérieur». Le HCLA a tracé «une stratégie pluriannuelle» pour la relance de la langue arabe, a indiqué M. Belaïd, précisant que la traduction vers cette langue inclura le transfert des connaissances depuis d'autres langues et l'ouverture sur l'allemand, le portugais, voire même le turc et le persan. Concernant la situation de la langue arabe en Algérie, l'intervenant a estimé que la génération de son utilisation était tributaire de trois facteurs, à savoir «l'école, la production scientifique et les médias», ajoutant que «le regard réservé par certains à l'Arabe, comme étant une langue sous-développée, relève d'une idée coloniale contraire à la réalité de «cet idiome subtil au passé glorieux». S'agissant de l'utilisation de la langue française, M. Belaïd a souligné qu'il s'agit «d'une problématique qui sera traitée progressivement» arguant que «s'y référer complètement serait une erreur qui impactera négativement sur la pluralité linguistique», d'autant que «la technologie de pointe comme la nanotechnologie se base sur l'Anglais». Revenant à la faible utilisation de l'Arabe dans les spécialités scientifiques proposées par l'Université algérienne, M. Belaïd a exprimé «la volonté de son établissement de voir la langue arabe utilisée dans l'enseignement des principales matières au niveau des Universités, avec l'ouverture sur la pluralité linguistique requise pour certaines spécialités, à l'exemple de la nanotechnologie». Il a ajouté que le HCLA «veille à collaborer avec les différents ministères et à proposer de nouvelles idées en matière de généralisation de la langue arabe».