En pleine décennie du terrorisme en Algérie, en 1994, ce sont des experts italiens qui ont restauré le Palais des Raïs-Bastion 23, visité hier par le Président italien, Sergio Mattarella, où il a reçu des explications sur la coopération entre l'Algérie et l'Italie en matière de mise à jour du patrimoine. La restauration de cet ensemble historique, formé de trois somptueux palais ottomans, une batterie de canons et des ornements de faïences et de bois des plus raffinés, situé à Qâa Essour, à l'entrée de Bab El-Oued, illustre parfaitement la coopération algéro-italienne dans le domaine culturel et particulièrement celui de la protection et de la restauration des biens culturels. Hier, lors de sa sortie dans la capitale, le Président Mattarella a inauguré un square baptisé du nom de Enrico Mattei (1906-1962), ami de la Révolution et symbole de la coopération entre les deux pays. Le Président italien, Sergio Mattarella, s'est également rendu au Jardin d'essais d'El Hamma. La dimension culturelle a été naturellement intégrée dans le programme de la visite d'Etat de deux jours qu'effectue en Algérie depuis samedi le Président italien. Après avoir visité le Bastion 23, le Président italien a quitté Alger pour Annaba où il s'est rendu à la Basilique Saint Augustin et au site archéologique Hippone. On sait que le périmètre de l'antique Hippone à Annaba a fait l'objet d'une prospection archéologique menée en collaboration avec des centres de recherches et universités italiennes. Parmi les trois accords signés entre les deux pays, lors d'une cérémonie présidée samedi par le Président Abdelmadjid Tebboune et son homologue italien, un concerne le domaine de la sauvegarde du patrimoine culturel. Cet accord a été signé entre l'Ecole nationale supérieure de sauvegarde du patrimoine culturel et sa restauration de Tipasa et l'Institut central de la restauration de Rome, respectivement par le directeur de l'Ecole nationale supérieure de sauvegarde du patrimoine culturel et sa restauration, Mohamed Cherif Hamza, et la directrice de l'Institut central de la restauration, Alexandra Marino. L'Italie a également apporté une importante contribution dans le domaine archéologique ces dernières années en prenant part au projet de la carte archéologique de l'Est algérien, initié en 2003, grâce à l'effort conjoint de l'Université de Trento et du Centre National des Recherches archéologiques algériennes. Le projet a permis d'explorer et de documenter l'histoire rurale de l'Algérie à l'époque romaine, autour des villes d'El Taref et de Souk Ahras, en plus de créer une carte archéologique numérique du Parc National d'El Kala.