L'Algérie dispose de 200 stations d'épuration des eaux usées d'une capacité de production de 500 millions m3/an, a fait savoir, jeudi, le ministre des Ressources en eau et de la sécurité hydrique, Karim Hasni, lors d'une séance consacrée aux questions orales au Conseil de la nation, présidée par le président de Chambre haute du Parlement, Salah Goudjil. Les capacités de production de ces stations devraient atteindre 1 milliard m3/an à l'horizon 2032, ajoute le ministre qui précise que son secteur s'emploie à réutiliser les eaux usées épurées pour l'irrigation de 24.000 hectares de terres agricoles d'ici à 2024 et atteindre, à l'horizon 2030, quelque 400.000 hectares, dont 16.000 hectares dans les Hauts-Plateaux. La réutilisation des eaux usées épurées fait partie des eaux non conventionnelles qui ne dépendent pas des pluies et peuvent contribuer à la sécurité hydrique. La réutilisation des eaux épurées à des fins d'irrigation agricole est fondée sur la loi relative à l'eau et un Décret exécutif portant sur les conditions de leur utilisation et des arrêtés ministériels, dont celui qui fixe les normes, c'est-à-dire comprenant les caractéristiques de l'eau à la sortie des stations d'épuration. Celles-ci disposent de laboratoires d'analyses pour contrôler la qualité de l'eau usée épurée. Un texte réglementaire définit les cultures à irriguer par type de traitement ; à titre d'exemple, le traitement secondaire est réservé uniquement à l'irrigation des arbres fruitiers et au fourrage. Cette eau est fournie gratuitement aux agriculteurs pour les amener à épargner les eaux conventionnelles, souterraines en particulier, fortement sollicitées. Outre le secteur agricole, les efforts de développement des capacités d'épuration visent l'utilisation de cette ressource dans d'autres domaines, tels l'industrie, l'irrigation des jardins publics, la lutte contre les feux de forêts ainsi que le projet du barrage vert, a précisé le ministre, affirmant que la concrétisation de ce programme «important et ambitieux» à la fois demeure tributaire de la mise en place de l'enveloppe financière nécessaire pour mener à bien ces divers projets. Autre ressource en eau non conventionnelle : le dessalement de l'eau de mer. Le programme du Gouvernement vise l'augmentation du taux de recours aux eaux dessalées de 17% actuellement à 42% à l'horizon 2024, et 60% d'ici à 2030. Ces projets profiteront aux populations des villes côtières et aux villes voisines dont la densité démographique équivaut à 80 % du total de la population nationale. Au sud du pays, les stations de déminéralisation permettent d'accroître les capacités de mobilisation de l'eau en améliorant sa qualité.