L'effet des crises multiples qui ont secoué le monde durant l'année en cours se fera encore sentir sur le long terme, selon la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, à des niveaux différents. «L'effet de 2022 se fera sentir sur le long terme», a-t-elle indiqué lors d'un discours prononcé, avant-hier, estimant que «d'ici à 2026, cela représentera une perte de 4.000 milliards de dollars pour l'économie mondiale, soit la taille de l'économie allemande», a-t-elle évalué les pertes de l'économie mondiale. Dans son rapport publié, mardi dernier, sur les perspectives économiques mondiales, elle a estimé que l'économie mondiale «se rapproche un peu plus de la récession, qui risque de toucher plusieurs pays avancés en 2023». Le FMI a maintenu, dans son rapport, ses prévisions de croissance «à 3,2% pour 2022, déjà révisée trois fois cette année, mais il a abaissé de nouveau celle attendue pour 2023, cette fois à 2,7%, soit 0,2 point de moins que la précédente révision au mois de juillet». Concernant les perspectives de la croissance économique de l'Algérie, le FMI se montre plutôt optimiste, tablant sur «une croissance à 4,7%, soit le double de ses précédentes prévisions qui tablaient sur une croissance de 2,4%». «Pour l'année 2023, le Produit intérieur brut (PIB) réel algérien devrait enregistrer une croissance de 2,6%», a-t-il ajouté, estimant, toutefois, que «le solde des transactions courantes de l'Algérie devrait repasser à la zone positive, pour s'établir à 6,2% du PIB (contre 2,9 % anticipé en avril) et 0,6% du PIB en 2023, alors qu'il représentait -2,8% du PIB en 2021». L'amélioration des indicateurs macro-économique de l'Algérie s'explique par le redressement économique (lancement des réformes structurelles) et financier (hausse des exportations et du prix du pétrole, entre autres). Les mesures de soutien à l'économie et aux ménages ont aidé l'Etat à faire face à l'inflation qui met en péril l'économie mondiale. Pour le Fonds, «l'avenir reste incertain», reconnaissant que «ses prévisions, en particulier pour 2023, ne sont valables que si les anticipations d'inflation restent stables et que le resserrement monétaire n'entraîne ni récession généralisée ni ajustement désordonné des marchés financiers». La crise alimentaire, énergétique et climatique s'aggrave de jour en jour, menaçant la stabilité financière, mais aussi sociale de nombreux pays qui peinent à faire redémarrer leur système de production. Concernant l'évolution du rythme de la croissance économique, cette année, le FMI estime, dans son rapport qu'»il s'agit de la plus faible croissance attendue depuis 2001 et elle reflète le ralentissement des principales économies, Etats-Unis, Europe et Chine pour différentes raisons». L'Organisation mondiale du Commerce (OMC) avait, pour rappel, tiré la sonnette d'alarme, la semaine dernière sur la situation chaotique du commerce mondial.