La pression exercée par les pays membres de l'Union européenne (UE) sur le marché pétrolier ne semble pas avoir le résultat escompté. Les cours du pétrole ont clôturé la séance hebdomadaire dans le vert. Ils ont évolué à leurs plus hauts en près d'un mois, soutenus par le resserrement de l'offre sur le marché, la baisse des stocks américains et les spéculations autour d'un potentiel allégement de la politique zéro-Covid en Chine. La réouverture de la Chine pourrait, en effet, bouleverser la donne et faire flamber les cours du pétrole à un niveau historique alors que l'UE annonce le plafonnement des prix du pétrole russe, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur le marché, notamment, financier. Le baril de Brent s'est établi, hier, à 97,31 dollars, tandis que le baril de pétrole américain (WTI) pour livraison en décembre grimpait de 3,23% à 91,02 dollars. Ce rebondissement ne plaît pas du tout aux Etats-Unis qui se sont opposés en bloc à la réduction de la production de pétrole, décidée lors de la dernière réunion de l'Opep+. Le Président américain, Joe Biden avait, pour rappel, exhorté l'Arabie saoudite et même aux Emirats arabes unis à ne pas baisser leur volume de production de pétrole pour réduire les prix de l'or noir, mais cet appel a été ignoré par les Saoudiens qui ont expliqué à maintes reprises que la décision de l'Opep+ était «purement économique», réaffirmant la position «apolitique de l'Opep». L'Arabie saoudite refuse de céder à la pression et préfère soutenir le marché pétrolier qui a déjà souffert par le passé, plongeant plusieurs pays membres du cartel dans une crise financière sans précédent. Si certains producteurs arrivent à surmonter l'impact de la pandémie et de la double crise économique et financière aggravée par la guerre en Ukraine, c'est bien grâce à la hausse des cours du pétrole. C'est le cas de l'Algérie, de l'Arabie saoudite... L'Opep, aussi, refuse de relever son volume de production, malgré les appels récurrents de l'Europe et des Etats-Unis qui n'hésitent pas à prendre des décisions unilatérales concernant le marché pétrolier et gazier. Pour rappel, l'UE a exprimé son souhait de plafonner les prix du gaz, ce qui pourrait impacter négativement l'économie mondiale qui s'approche de plus en plus de la récession. De son côté, la Ligue arabe qui s'est réunie pour son 31ème Sommet à Alger, les 1er et 2 novembre écoulés, ont apporté leur soutien à l'Arabie saoudite, affirmant à l'occasion leur engagement à soutenir les pays membres durement touchés par la crise énergétique. Lors de sa rencontre, mercredi passé, avec l'ambassadeur d'Algérie au Liban, le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab a affirmé la disponibilité de l'Algérie à collaborer avec le Liban dans «les domaines de l'énergie et des mines, notamment l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures, la production électrique et la gestion du système électrique en sus du domaine de commercialisation du gaz et des produits pétroliers», selon un communiqué du ministère. Il a également rencontré le Secrétaire général de la Fédération arabe du pétrole, des mines et de la chimie (Fapmc), Imad Hamdi, en marge du Sommet, avec lequel il a évoqué la coopération dans les domaines des hydrocarbures, des mines et des engrais.