Après plusieurs séances dans le rouge, plombés par la hausse des stocks de pétrole brut américains et les incertitudes autour de la demande mondiale du pétrole, les cours de l'or noir reprennent des couleurs et se stabilisent à 83 dollars le baril. Cependant, le marché pétrolier demeure sous pression depuis l'entrée en vigueur de la décision occidentale d'interdire l'importation du pétrole et des produits pétroliers raffinés russes par voie maritime ainsi que le plafond des prix, ce qui risque de bouleverser le marché pétrolier dans les mois à venir et influencer les prix. Ces derniers pourraient, en effet, atteindre ou dépasser les 100 dollars en 2023, selon la banque d'investissement américaine, Goldman Sachs, revoyant ainsi à la baisse ses prévisions qui étaient de 105 dollars le baril de Brent et réduisant sa prévision de prix moyen du Brent à « 92 dollars le baril pour cette année, contre 98 dollars auparavant ». Ce qui n'est pas de l'avis du groupe bancaire américain, JP Morgan, cité par l'agence de presse Reuters et repris par le site spécialisé, leprixdubaril.com, qui table sur un prix du Brent inférieur à 100 dollars, « sauf en cas d'événement géopolitique majeur ». Les tensions croissantes entre le bloc Occidental et les pays membres du groupe BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) qui compte élargir la liste de ses membres menacent de bouleverser l'ordre économique mondial unipolaire. Les BRICS et leurs alliés plaident pour un monde multipolaire. La place boursière américaine est divisée sur la moyenne des prix du pétrole dont l'évolution obéit à la loi de l'offre et de la demande. Cette dernière devrait augmenter, selon le dernier rapport de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui s'attend à une augmentation de la demande, ce qui devrait faire grimper les prix, malgré la hausse des stocks américains et la baisse de la consommation d'hydrocarbures russes par les pays européens. Les pays membres de l'Opep cherchent à stabiliser les prix du pétrole, qui est déjà assez intéressant même à « 100 dollars le baril ». JP Morgan s'est basée dans son analyse sur l'évolution de la stratégie de production adoptée par l'Opep et ses alliés hors-Opep expliquant que « parmi plusieurs facteurs figurent, notamment, l'ajout de 400.000 barils par jour à l'offre de pétrole brut par l'alliance Opep+ cette année, ainsi que le rétablissement de la production russe de pétrole brut d'ici juin 2023 ». JPMorgan table aussi sur « une augmentation de la demande chinoise de 770.000 barils par jour cette année », estimant que cette hausse « est inférieur aux prévisions de l'Opep et de l'Agence internationale de l'énergie ». « En ce qui concerne les Etats-Unis, la banque de Wall Street estime que les niveaux de prix élevés empêcheront le pays de racheter du brut pour remplir la réserve stratégique de pétrole », selon la même source.