Les cours du pétrole retrouvent leur forme après plusieurs séances dans le rouge, plombés par la crise bancaire, en particulier. Le marché pétrolier reprend son souffle et semble soulagé par le retour au calme sur les marchés financiers américain et européen. Les cours du pétrole ont clôturé la séance de vendredi dans le vert, à 79, 94 dollars, retrouvant leur plus haut niveau d'avant la crise bancaire. Ce rebondissement s'explique par l'aggravation de la crise politique en Irak et l'arrêt des exportations du pétrole brut vers la Turquie, mais aussi par la baisse de l'offre sur le marché et l'éventuelle hausse de la demande du pétrole brut du côté chinois et américain. Divers facteurs sont à l'origine de redressement des cours de l'or noir qui ont atteint la semaine dernière leur plus bas niveau de décembre 2021, à l'instar de la baisse des stocks de pétrole brut américain et le raffermissement de la demande face à une offre de plus en plus limitée suite à la décision de la Russie de prolonger la baisse de ses extractions de 500.000 bj jusqu'au mois de juin en représailles aux sanctions occidentale et la paralysie des exportations du pétrole irakien vers la Turquie. Le marché pétrolier international connaît depuis quelques jours des perturbations qui pourraient relancer les prix du pétrole à leur plus haut niveau. Les investisseurs, quant à eux, restent prudents, le regard rivé vers l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+). La réunion technique de son Comité ministériel conjoint de suivi (JMMC) prévue demain, sera l'occasion pour les pays producteurs de discuter de l'évolution du marché pétrolier. A noter que la position de l'Opep+ demeure inchangée quant à la révision de leur stratégie de production comme exigé par les Occidentaux. L'Alliance refuse de remonter le volume de ses extractions. La situation actuelle du marché sera scrutée minutieusement lors de cette rencontre. Les participants évalueront l'impact de la hausse de la demande venue des Etats-Unis, le blocage de l'approvisionnement depuis le Nord de l'Irak, ainsi que la baisse de l'offre russe sur le marché, sur les prix qui ont retrouvé relativement leur stabilité vendredi. Le marché reste vulnérable en raison de l'instabilité du marché financier international, l'inflation provoquée par une guerre qui s'est installée dans la durée. Cette guerre est la première remise en cause dans l'instabilité des marchés de matières premières, financiers et bancaires, mais aussi de la hausse des tensions sociales, résultats des politiques monétaires restrictives. «Le pétrole fait une pause juste en dessous de la barre des 80 dollars le baril, après avoir remonté la pente au cours de la seconde moitié du mois de mars», a expliqué Han Tan, analyste chez Exinity, cité par le site spécialisé, Leprixdubaril.com, qui s'est repris les commentaires de plusieurs analystes qui estiment, selon la même source que «les importations de brut chinoises ont été très importantes jusqu'à présent en mars, mais la demande du pays, premier importateur de brut au monde, n'est pas encore revenue à ses niveaux pré-pandémie de Covid-19». Ils justifient le rebond des cours du pétrole ces derniers du mois de mars par «l'arrêt des exportations de pétrole irakien à partir de la région autonome du Kurdistan, resserrant ainsi l'offre mondiale».