Les réserves de change ont augmenté de plus de 5 milliards de dollars durant le premier trimestre 2023. Elles sont passées de 60,99 milliards de dollars à fin décembre 2022 à 66,14 milliards de dollars à fin mars 2023. Ces derniers chiffres ont été communiqués avant-hier par le Comité des opérations de politique monétaire (COPM) de la Banque d'Algérie. L'importance de cette information sur les réserves de change intervient à un moment où les prix du baril de pétrole avaient sensiblement diminués ces dernières semaines. La moyenne mensuelle du baril a même était en dessous des 80 dollars (78,43 dollars) le mois de mars passé. Pour le premier trimestre de l'année en cours, le prix moyen du Brent, baril de référence de la Mer du nord, n'a été que de 81,70 dollars contre 100,30 dollars la même période de l'année passée. Ce qui représente une baisse de 20%. Chose qui obligera les pays membres de l'Opep à réduire leur production de 1,6 million de barils à partir de ce mois de mai. Depuis, les prix sont repassés au-dessus des 80 dollars. Pour les analystes cette hausse de plus de 5 milliards de dollars des réserves de change constitue une surprise en rapport avec la morosité des marchés pétroliers. Nombreux sont ceux qui s'attendaient au plus à un équilibre de la balance des paiements. Finalement et selon la Banque d'Algérie, le solde global de la balance des paiements a enregistré un excédent de 4,5 milliards de dollars à fin mars 2023. Un résultat qui vient renforcer la position financière extérieure du pays. Pourtant, ce résultat plus que positif, n'est pas seulement lié au pétrole. En 2014 est malgré un prix moyen du baril de pétrole à 100 dollars, le solde global de la balance des paiements avait tout de même enregistré un déficit de 5,88 milliards de dollars. Entraînant ainsi une perte de 15 milliards de dollars des réserves de change qui sont passées de 194 milliards de dollars à fin décembre 2013, à 178,93 milliards de dollars à fin décembre 2014. Des pertes occasionnées par une forte hausse des importations de biens qui ont avoisinées les 60 milliards de dollars. La politique adoptée par le Gouvernement ces trois dernières années a permis de réduire sensiblement la facture des importations de biens qui ont été ramenées à 37,50 milliards de dollars en 2022. D'autres mesures ont été également prises pour réduire le déficit du commerce des services. Nombreuses ont été les entreprises, à l'exemple de Sonatrach et de Sonelgaz, qui se sont tournées vers le sourcing local pour limiter le recours aux services et aux produits étrangers, très coûteux en devises. Il y a aussi l'augmentation sensible des exportations hors hydrocarbures dont le montant est passé de moins de 2 milliards de dollars, il n'y a pas très longtemps, à 6,5 milliards de dollars l'année passée. Le renforcement de la position financière externe du pays se répercute également sur les équilibres financiers internes. Le pays est ainsi passé de la politique de «la planche à billets» en 2017 à «un contexte de forte amélioration du compte courant du Trésor à la Banque d'Algérie qui enregistre à fin mars 2023 un solde positif dépassant les 1.788 milliards de dinars», précise le communiqué de la Banque d'Algérie. De ce montant, 833,73 milliards de dinars sont venus alimenter le Fonds de régulation des recettes (FRR) qui a été «vidé» en 2017. Malgré l'inflation et contrairement à beaucoup de Banques centrales à travers le monde, la Banque d'Algérie maintien son taux directeur stable à 3%. Seul le taux de réserve obligatoire a été augmenté de 1% pour passer à 3% dans la perspective de faire baisser l'inflation. Si l'ensemble des indicateurs macro-économiques sont au vert, il reste au Gouvernement de poursuivre les réformes des secteurs financiers et bancaires, la numération de l'administration et la révision du système des transferts sociaux pour faire sortir définitivement le pays de sa dépendance des hydrocarbures.