L'Algérie et les autres pays membres de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) misent sur la Chine, membre influent du groupe des cinq puissances économiques non-occidentales, les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et deuxième force économique mondiale pour stabiliser les cours de l'or noir et doper leurs investissements dans le secteur de l'énergie. Un partenaire stratégique de nombreux pays producteurs d'hydrocarbures à l'instar de l'Algérie qui entretient, d'ores et déjà, des relations économiques très «solides et profondes «avec la Chine, également, favorable à l'adhésion de notre pays aux Brics, à la Banque de développement des Brics et à l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS). La Chine mène une politique de coopération et d'investissement très fructueuse avec les compagnies d'hydrocarbures des pays membres de l'Opep. Ces questions seront abordées lors de la visite d'Etat du président de la République, Abdelmadjid Tebboune avec son homologue chinois. Cette visite est, également, une occasion pour les deux pays partenaires pour finaliser des partenariats dans les mines, l'énergie et les infrastructures. Ceci confirme la progression constante de la coopération bilatérale entre les deux pays, ces dernières années. La Chine est un partenaire commercial fiable de l'Algérie, mais aussi de l'Afrique, représentant une grande source d'investissement. A noter, dans ce sens, qu'au cours des quatre premiers mois de l'année 2023, la valeur des nouveaux investissements directs de la Chine en Afrique ont atteint «1,38 milliard de dollars, affichant une hausse de 24% comparé à la même période de 2022». L'Algérie veut attirer plus d'investisseurs chinois dans le pays et compte profiter de cette coopération pour s'imposer sur le marché africain. Les pays en voie de développement tentent de garder le cap, sous les tensions géopolitiques croissantes et surtout maintenir leur collaboration avec tous les pays du monde, sans fâcher leurs alliés. L'Algérie et plusieurs membres de l'Opep voient en cette conjoncture une opportunité pour diversifier leur économie, mais aussi une occasion pour faire partie du nouveau monde multipolaire. Le défi est de taille. Aujourd'hui, la Chine est considérée comme un partenaire puissant de l'Opep et devrait les aider à équilibrer le marché pétrolier qui peine à retrouver sa trajectoire, ces derniers mois, pénalisé par la politique hostile des pays occidentaux menée contre les pays producteurs d'hydrocarbures. Dans son dernier rapport mensuel, l'Opep a légèrement relevé ses prévisions de croissance à 2,4 millions de barils par jour (Mbj), tenant compte de l'amélioration de la croissance économique des pays développés, mais aussi émergents. Le cartel a mis «la plus forte demande constatée en Chine lors du deuxième trimestre 2023». La Chine est l'un des pays «clés» dans la consommation de l'or noir aux côtés de plusieurs autres pays asiatiques en développement. Les pays producteurs de pétrole membres de l'Opep et hors-Opep comptent sur la reprise du dynamisme industriel dans ces pays qui «seront responsables pour près de moitié de la croissance économique mondiale l'an prochain». Après une mauvaise performance économique en 2022, la Chine devrait enregistrer «en moyenne sur une hausse de 7,1% sur un an du PIB de la deuxième économie mondiale», selon les prévisions de plusieurs experts. Cette reprise stimule les investisseurs qui retrouvent leur appétit après des mois de déclin. Ceci encouragerait les entreprises à embaucher plus et à chercher des opportunités d'investissement ailleurs, notamment, dans les pays producteurs de pétrole, à l'instar de l'Algérie. «L'organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) mise sur un rebond persistant de l'économie chinoise pour soutenir la croissance de la demande de pétrole au second semestre 2023 et en 2024», selon les estimations du groupe qui n'a pas hésité à maintenir son niveau de production bas afin de maintenir la stabilité du marché pétrolier. La semaine dernière, l'Algérie, membre du cartel, a décidé d'accompagner l'Arabie saoudite dans sa stratégie et de baisser sa production de pétrole de 20.000 bj dès le mois d'août prochain, réaffirmant son engagement à soutenir la stabilité du marché. L'Algérie, l'Arabie saoudite et les autres membres du groupe sont convaincus du rebond de la demande en 2023 et en 2024, ce qui renforcerait les cours du pétrole. L'Opep n'est pas la seule à maintenir ses prévisions de croissance de la demande de pétrole, l'Agence internationale de l'Energie (AIE) prévoit, à son tour, «une reprise de la demande mondiale de pétrole qui devrait atteindre 102,1 mb/ en 2023».