Investisseurs, analystes financiers ou encore économistes ont tous les yeux rivés sur le l'évolution du marché pétrolier, ces dernières semaines. Le pétrole surprend le marché à la hausse. En effet, malgré les données commerciales décevantes de la Chine et la hausse des stocks de pétrole brut américain, le marché de l'or noir fait de la résistance, profitant de la baisse du billet vert, le retour de l'appétit des investisseurs pour le risque, mais surtout du resserrement de l'offre face à une demande croissante, confirmée par l'Organisation des pays producteurs du pétrole (Opep) et de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), dans leurs derniers rapports publiés, il y a quelquels jours. La demande mondiale devrait atteindre de nouveaux pics d'ici fin 2023 et maintenir la même cadence en 2024. Les deux rapports confirment la bonne trajectoire des prix et de la demande. Réagissant à la publication de ces deux rapports sur la demande, particulièrement, à celui de l'AIE, les prix de l'or noir ont grimpé à plus de 86 dollars. Un baril de Brent pour livraison en octobre a gagné, hier matin plus de 0,38% atteignant 86,73 dollars, alors que son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en septembre, prenait 0,27% à 83,04 dollars, affichant leur plus haut niveau depuis dix mois. Les nouvelles prévisions de croissance de la demande mondiale de brut publiées par l'AIE et la forte baisse de la production des pays membres de l'Opep et de leurs alliés non-Opep en juillet ont propulsé les cours de l'or noir à de nouveau sommets, de quoi rassurer les pays producteurs, particulièrement, l'Arabie saoudite, la Russie, l'Algérie et six autres pays membres du groupes informels Opep+ qui ont décidé de prolonger la baisse de leur volume de production pour le troisième mois consécutif, jusqu'en septembre prochain. Dans son dernier rapport, l'Opep a précisé que sa production de brut a chuté de 836.000 barils par jour en juillet, ce repli devrait, également, se confirmé au mois d'août, ce qui devrait creuser l'écart entre l'offre et la demande, notamment, à l'approche de la saison hivernale. Le rebond des cours du pétrole s'est aussi répercuté sur les prix de l'énergie, par conséquent, sur l'économie et le quotidien des citoyens. L'Opep prévoit, dans son rapport, une hausse des cours de l'or noir et entrevoyait des perspectives d'un marché pétrolier robuste et stable au deuxième trimestre 2023, tablant sur une augmentation de la demande de pétrole en 2024 avec une légère amélioration des perspectives pour le marché mondial. Le cartel maintien ces prévisions inchangées depuis quelques mois sur la hausse de la demande mondiale de pétrole qui atteindrait « 2,25 millions de bpj en 2024 ; contre une croissance de 2,44 millions de bpj en 2023 », ce qui n'était pas le cas de l'AIE qui était plutôt optimiste dans ses prévisions auparavant. Elle a dû revoir à la hausse ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole en 2023 qui s'oriente vers « le niveau le plus élevé jamais enregistré pour atteindre 102,2 millions de barils par jour », indique son rapport publié avant-hier. L'AIE est très optimiste, en confirmant « la hausse record de la demande portée notamment par les besoins de l'industrie pétrochimique chinoise ». Par ailleurs, l'entrée en déflation de la Chine et la hausse des taux d'intérêt aux Etats-Unis pourraient affecter, selon certains experts, la demande du pétrole, mais temporairement. La déflation en Chine reste une bonne nouvelle pour le pouvoir d'achat et les importateurs de produits chinois, mais très mauvaise pour l'économie chinoise (chômage, production ...). De son côté, les américains font face à l'inflation chronique. Les deux puissances économiques traversent actuellement une zone de turbulence qui impacterait la stabilité et la croissance économique mondiale. Les investisseurs craignent, également, un impact négatif de cette situation sur les cours du gaz naturel qui a retrouvé, ces jours-ci , son accalmie, mais les risques de pénuries planent sur le marché, bien que l'Europe ait bien rempli ses réserves en la matière. Les cours du gaz pourraient atteindre de nouveaux records en raison des menaces de grèves des travailleurs du secteur en Australie et de la baisse de production des pays producteurs européens. Ces facteurs annoncent l'aggravation de la crise énergétique qui s'est installée dans la durée depuis plus d'un an. Se passer des énergies fossiles et les remplacer par le renouvelable n'est pas pour demain. Le chemin est encore long, cependant, l'ordre économique mondial est bien bouleversé. L'Opep est déterminée à soutenir le marché pétrolier stratégique et indispensable pour la croissance économique mondiale.