Fin 2023, le Premier ministre, Nadir Larbaoui, avait annoncé le lancement de la première zone franche commerciale dans la wilaya du Sud, Tindouf, avant le mois de juin prochain. Pour l'achèvement de cette zone commerciale stratégique, l'Etat a décidé d'accorder une enveloppe financière supplémentaire de plus de 29 milliards de dinars qui s'ajoutent au programme en cours de réalisation. Désormais, le pays porte son ambition sur la réalisation d'autres zones franches d'ici la fin de 2024. «Cinq zones franches commerciales seront lancées durant l'année en cours entre l'Algérie et cinq pays africains, en l'occurrence, la Tunisie, la Libye, le Niger, le Mali et la Mauritanie», a annoncé, avant-hier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Cette annonce témoigne de l'importance stratégique accordée au développement du commerce intra-africain ainsi que l'élargissement de sa vision du marché en s'intéressant à la libération des échanges commerciaux entre les pays voisins. Elles présentent des avantages fiscaux, comparatifs et des taux préférentiels aux investisseurs et devraient stimuler le commerce national au niveau régional. Une opportunité pour les entreprises Ces zones franches commerciales frontalières leur permettraient d'exporter leurs produits vers le marché africain, les aideraient à renforcer leur présence et influenceraient favorablement leur productivité et leur compétitivité à l'échelle régionale. Ces zones franches désignées, également, comme des zones fiscalement attractives, auront un impact positif sur la société (création de postes d'emplois et développer différentes infrastructures...). L'Algérie motivée, veut une collaboration commune efficace avec les pays africains à travers la coordination des activités économiques afin de promouvoir et renforcer l'intégration économique africaine. La création de zones franches transfrontalières devait être une « véritable dynamique de développement régional en s'associant aux pays africains. Le succès de ces zones franches et leur continuité réside en la conception de cet espace commercial commun, l'efficacité du cadre réglementaire, mais aussi de la proximité et de l'état des infrastructures de transport, de stockage et de l'accès au réseau logistique et de télécommunication des entreprises exportatrices. L'Algérie compte bien doter ces zones franches des services et d'infrastructures adéquates pour faciliter et sécuriser la circulation des marchandises, mais aussi l'implantation des bureaux et des entreprises. «La création de ces zones franches va assurément dynamiser les échanges transfrontaliers», a indiqué, hier, Madjid Saâda, directeur général de l'aménagement et de l'attractivité du territoire au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire lors de son passage sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III, assurant que «des plate-formes logistiques seront créées dans ces zones pour moderniser et développer les échanges commerciaux». Ces zones représentent, a-t-il estimé, «une partie géostratégique du territoire national». Ce projet est né non seulement d'une volonté commune entre les cinq pays, mais aussi de leur détermination à promouvoir l'intégration économique. La Tunisie, la Mauritanie, la Libye, le Mali et le Niger sont prêts à travailler ensemble sur ce projet avec l'Algérie. Plusieurs projets initiés par l'Algérie témoignent qu'une intégration régionale a déjà débuté, à l'instar de la route transsaharienne, Gazoduc transsaharien (Nigeria-Algérie)... Intervenant, également, sur les ondes de la Radio nationale Chaîne I, hier, le directeur général du commerce extérieur au ministère du Commerce, Samir Derradji, a souligné, à son tour l'importance de ces zones dans l'accroissement des parts de marché de l'Algérie sur un marché africain croissant, la lutte contre la contrefaçon et la contrebande à travers la création de postes d'emplois grâce à la dynamique économique que connaîtraient les régions frontalières (Sud du pays). Une série de mesures incitatives ont été mises en place pour soutenir les opérateurs économiques et les inciter à s'impliquer davantage dans le développement du commerce bilatéral, selon M. Derradji, précisant que certains pays renonceraient aux rentrées fiscales pour stimuler le libre-échange, à l'instar de l'Algérie dont presque « 90 % des produits bénéficieront de réductions directes ou progressives en fonction de la force économique de chaque pays». L'Algérie a mis en place un cadre réglementé efficace pour gérer cet espace commercial commun. Il s'agit de la loi n° 22-15 fixant les règles régissant les zones franches.