Il y a 66 ans, (26-27 avril 1958), au Djebel Dar El Hedada, près du douar de Beni Sbih, dans la zone II de la wilaya II historique, les Moudjahidine de l'Armée de libération nationale (ALN) ont affronté durant 33 heures les forces coloniales françaises qui ont utilisé, dans leur attaque-surprise, l'aviation et des centaines d'hommes de troupe lourdement armés, appuyés par l'artillerie et des bombes incendiaires. L'armée française avait reçu des informations faisant état de la présence d'un nombre important de Moudjahidine. Constatant la farouche résistance de ces derniers, l'armée d'occupation française a battu le rappel de la Légion étrangère. Hier, samedi, le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit, Laïd Rebiga, était dans la commune de Ghebala (Jijel), pour présider la commémoration de cette bataille de Settara. La bataille de Settara constitue, a-t-il dit, «l'une des importantes épopées de l'histoire de la glorieuse Révolution dont le message doit être transmis aux jeunes générations». Intervenant, vendredi soir, sur les ondes de la Radio régionale de Jijel, à l'entame d'une visite d'inspection et de travail dans la wilaya, le ministre a souligné que la préservation de la mémoire nationale et sa transmission aux générations actuelles «restent conditionnées par l'utilisation des moyens de communication et des technologies modernes». Il s'agit-là, a-t-il assuré, «d'un moyen sûr d'armer les générations à venir d'une culture historique à la mesure des sacrifices des Chouhada et des Moudjahidine». Le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit a rappelé que l'Algérie a conquis sa liberté et recouvré sa souveraineté par le sang, la lutte et les valeurs nationales authentiques. La question de la Mémoire en rapport avec la période de l'occupation coloniale française et la lutte victorieuse du peuple algérien pour y mettre fin, est essentielle en Algérie. «Un traitement responsable, intègre et impartial du dossier de la Mémoire et de l'Histoire, dans un climat de franchise et de confiance, est incontournable.» C'est en ces termes que le Président Abdelmadjid Tebboune a exprimé la position de l'Algérie sur le dossier de la Mémoire et de l'Histoire. Depuis mai 2020, une «Journée nationale de la Mémoire» a d'ailleurs été instituée et est célébrée chaque année le 8 mai en souvenir des massacres perpétrés à Sétif, Guelma, Kherrata et dans d'autres villes, en 1945, ce jour-là. «Parce que notre Histoire demeurera toujours au premier plan des préoccupations de l'Algérie nouvelle et de celles de sa jeunesse, une Histoire que nous ne saurions, en aucun cas, omettre dans nos relations étrangères, j'ai pris, à cette occasion, la décision d'instituer le 8 mai de chaque année, ''Journée nationale de la Mémoire'', avait expliqué le Président Tebboune. Dans un message lié à la commémoration de l'anniversaire des manifestations du 11 décembre 1960, le Président Tebboune avait réitéré son plein engagement à ce que l'histoire et la mémoire demeurent parmi les plus importantes priorités. «L'Algérie nouvelle à laquelle nous aspirons tous, doit être celle qui fait de ses journées mémorables des lanternes qui éclairent la voie juste tracée et suivie par nos valeureux Chouhada et Moudjahidine», avait souligné le président de la République. «Le devoir national nous appelle, constamment, à sauvegarder notre histoire et à renforcer le front de défense de la mémoire nationale face à ceux qui prônent son maintien dans l'oubli», avait-il insisté. A ce propos, est-ce par ignorance ou par erreur, ou par étourderie, ou simplement par désinvolture irresponsable, que la plaque rappelant la bombe posée le samedi 26 janvier 1957, dans la Cafeteria (rue Michelet, actuelle rue Didouche), s'est trouvée apposée, en face, sur le mur de ce qui était l'Otomatic (aujourd'hui Cercle Taleb Abderrahmane), attenant à l'Université d'Alger, et qui a été, également, le même jour, simultanément visé par une bombe. Il s'agit d'un fait majeur dans l'histoire de la Guerre de libération nationale. L'histoire des actes héroïques des fidayates (puisque ce sont de toutes jeunes filles qui ont posé ces bombes) reste malheureusement méconnue en 2024. Comment comprendre que cette erreur n'ait pas été corrigée des mois après la pose de la plaque ?