La dernière instruction du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, relative à l'organisation de la filière du marbre et l'encouragement de l'investissement dans ce secteur, constitue un pas important dans la protection et le développement d'une industrie locale naissante, selon un professionnel de l'industrie de la pierre. «Cette instruction permettra de mieux se concentrer sur l'élaboration d'une stratégie de développement de la filière marbre», a estimé Djallal Guitoune, président de la Fédération algérienne des minéraux, du secteur minier et de l'industrie de la pierre (FAMMIP). Le président de la République : «Relever le seuil de l'investissement dans la filière du marbre» Le président de la République a ordonné dimanche, lors de la réunion du Conseil des ministres, «l'organisation de ce secteur ancien et stratégique, ainsi que la collaboration avec des partenaires internationaux professionnels et leaders dans cette industrie», avec «l'interdiction de l'importation de dalles de marbre finies, tout en lançant de nouveaux investissements et en introduisant des réformes dans cette industrie, afin de soutenir le produit national». Le président de la République a encouragé, en outre, les responsables de ce secteur à «relever le seuil de l'investissement de façon minutieusement étudiée, étant une source non négligeable de devises, et pourvoyeur d'emplois pour les jeunes». Dans une déclaration à l'APS, M. Guitoune a estimé que l'organisation de la filière marbre passe obligatoirement par «l'interdiction de l'importation de dalles de marbre semi-finis pour faire valoir l'effort local déployé dans le développement de l'industrie de la pierre». De plus, le projet de loi régissant les activités minières, actuellement en cours d'étude au niveau de la commission spécialisée de l'APN, devra contribuer à améliorer le climat d'investissement minier, a-t-il soutenu. «La nouvelle loi régissant les activités minières libèrera les initiatives et encouragera les opérateurs locaux et même internationaux à investir aussi bien dans l'extraction que la transformation», explique-t-il. Guitoune atteste que la filière marbre a connu un développement significatif depuis 2017, date de l'interdiction de l'importation des produits finis, ce qui avait contribué à l'émergence d'une industrie locale, détaillant qu'entre 2017 et 2023, plusieurs investissements dans l'industrie de la pierre ont été réalisés par des opérateurs privés. La FAMMIP compte aujourd'hui 38 entreprises spécialisées dans la production et la transformation de marbre, a-t-il avancé. L'investissement dans l'exploitation des carrières de marbre pour assurer la matière première, alliée à la formation d'une main d'œuvre qualifiée, sont également nécessaires dans l'organisation de la filière marbre et le développement de la production nationale en la matière, selon le président de la FAMMIP.