Le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) par le bais de son secrétaire général Salem Sadali n'est pas du tout du goût de ceux qui disent que les réformes engagées par le ministre de l'Education, Boubekeur Benbouzid, dans le secteur de l'éducation sont un succès. Bien au contraire, le SG du Satef ne mâche pas ses mots, il qualifie la démarche entreprise par le ministre de l'Education d'une pure navigation. S'exprimant à l'occasion d'une conférence de presse tenue hier au siège de Snapap à Alger qui coïncide avec la journée mondiale de l'enseignant, le SG du Satef a tiré à boulets rouges sur le département de Benbouzid qui a mené l'école publique vers la dérive. «La réforme engagée dans le secteur de l'éducation est une réforme pilote chapeautée par des personnes qui n'ont aucune relation avec le secteur», a-t-il martelé, avant d'ajouter que «faute de ces réformes engagées, le secteur a connu de véritables dérives à commencé par la décadence de l'école publique. Cette politique a causé la surcharge des classes. Une réforme imposée à toute la famille éducative sans aucune concertation et pilotée telle une navigation». Des erreurs graves ont été relevées dans les livres scolaires, un manque flagrant dans les établissements scolaires, un manque d'enseignants ainsi que la suppression des filières techniques sont quelques carences des nouvelles réformes relevées par le responsable de Satef. Pis encore, le conférencier a signalé un manque de moyens qui accompagne les réformes. «N'empêche que le ministre de l'Education, ajoute-t-il, continue à faire des éloges à ses réformes en annonçant des taux fabriqués des examens rien que pour confirmer la réussite de son projet». Or, le syndicat dénonce ce qu'il appelle le mutisme du gouvernement et son obstination à imposer aux enseignants des programmes intenables en augmentant leur volumes horaires. Le SG du Satef a fixé un ultimatum aux pouvoirs publics pour l'ouverture d'une négociation sociale sérieuse pour sauver l'école publique, revendiquer un salaire décent indexé sur le pouvoir d'achat assurant une vie dans la dignité, ainsi que de négocier un statut permettant une évolution dans la carrière et des conditions de travail adéquates. Cela s'y ajoute le fait que le statut particulier n'a pas été encore promulgué, et le régime indemnitaire retardé jusqu'à 2009, qui apportera au plus 10% d'augmentation selon la masse salariale prévue par le projet de loi de finances 2009 adopté par le gouvernement, alors que l'inflation atteindra la barre des 15% pour l'année 2008, constate le SG de Satef. Tout en annonçant le lancement prochain d'une pétition nationale qui sera proposée aux syndicats autonomes et à la société civile pour dévoiler les handicaps de l'école publique, le porte- parole du Satef annonce la tenue d'une réunion extraordinaire de l'intersyndicale de la Fonction publique, vendredi prochain, pour fixer la date de la grève nationale de la Fonction publique.