Le très attendu discours que prononcera, aujourd'hui, le président de la République à l'occasion de l'ouverture de l'année judiciaire et à l'approche de la symbolique date du déclenchement de la Révolution algérienne, mettra certainement fin au suspense ayant entouré son éventuelle reconduction à la tête de l'Etat algérien. Les observateurs de la scène politique s'accordent à dire que cet évènement annuel sera l'occasion pour Bouteflika d'affirmer ou d'infirmer son intention à briguer un troisième mandat. Même s'il est maintenant acquis que le locataire d'El-Mouradia est partant pour la révision de la Constitution, il reste qu'il n'en a jamais soufflé mot se contentant d'en faire allusion, notamment lors de son discours du mois de juillet dernier ou encore lors de sa visite à Béchar. Laissant le soin à son chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, de le faire lors de le tenue du conseil national du RND, relayé quelques jours après par le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, qui, d'ailleurs, vient d'annoncer que l'élection présidentielle aura lieu dans les délais prescrits. L'occasion est donc propice pour une telle annonce sauf si Bouteflika en décide autrement en renvoyant tout le monde dos à dos et retardera l'échéance pour une raison ou une autre. Ce qui est peu probable dans la mesure où très peu de temps nous sépare du mois d'avril prochain, date de la tenue du scrutin présidentiel. Tenue en haleine, l'opinion attend impatiemment ce discours qui, sans doute aucun, mettra fin à toutes les supputations sur l'amendement de la Constitution qui ouvre les portes à l'actuel Président à postuler pour un autre mandat présidentiel. Il est également attendu que Bouteflika fasse le bilan de la justice dont il a entamé les réformes. Un sensible secteur dont il fait la priorité autant qu'il le fait pour l'éducation nationale. Le code des procédures civiles illustre parfaitement les intentions de Bouteflika de donner un coup de fouet à ce secteur parfois sujet à de violentes critiques. Un discours qui pourrait apporter également plus d'éléments quant à la mise en place de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, qui a bénéficié de l'approbation populaire en 2004. Le président de la République pourrait annoncer à cette occasion la finalisation des décrets exécutifs devant déterminer les modalités de bénéfice de la loi et définir la catégorie de citoyens concernés. En somme, plusieurs autres importantes décisions sont attendues aujourd'hui dans un discours tellement attendu.