Comment vont se dérouler les travaux du Parlement convoqué par le président de la République en vue de l'adoption de la nouvelle mouture de la Constitution ? Telle est la question que se posent les Algériens à seulement deux jours de la présentation de ce projet devant les deux chambres réunies de ce même Parlement. Ce projet sera-t-il ou non exposé à un débat des députés et sénateurs ou sera-t-il soumis directement au vote des élus ? Il faut d'abord savoir que juste après que Bouteflika eut signé le décret conformément à la loi organique relative à l'organisation et au fonctionnement de l'APN et du Conseil de la nation, le président de ce dernier, à savoir Abdelkader Bensalah, a immédiatement mis en place la commission paritaire composée de députés et de sénateurs qui auront à élaborer, en plus du règlement intérieur, et le rapport final qui sera soumis au Parlement qui se réunira en session extraordinaire au Palais des nations, le mercredi prochain. Ce Parlement n'aura, en aucun cas, à débattre l'initiative de Bouteflika mais se contentera d'adopter ou non la nouvelle Constitution. Sinon la mise en place de la commission mixte n'aurait aucun droit de cité. En termes plus simples, l'existence de cette commission n'ouvre aucun droit aux députés et aux sénateurs de donner leur avis sur la décision du président de la République de recourir à cet amendement. La séance de mercredi sera donc exclusivement réservée à l'adoption de la nouvelle Loi fondamentale. Cette façon de faire résulte certainement dans le fait que le locataire d'El-Mouradia voudra respecter scrupuleusement la date du scrutin présidentiel qui normalement aura lieu au mois d'avril de l'année prochaine. Car si on ôte la période impartie à la campagne électorale, le temps qui reste aux préparatifs de l'élection est extrêmement court. C'est ce qui explique d'ailleurs l'empressement de Bouteflika à en finir avec la révision de la Constitution. Il est cependant acquis que la révision en question n'est nullement fortuite puisqu'elle permettra à Bouteflika de rentrer pour la troisième fois consécutive dans la course à la présidentielle. Mieux encore, elle lui ouvrira les portes d'un autre mandat. Maintenant qu'il est certain qu'il sera reconduit à la tête de l'Etat algérien, il reste de connaître les autres candidats qui entreront en lice. Si Moussa Touati, du FNA, Saïd Sadi, du RCD, et Louisa Hanoune, du PT, sont quasiment partants, d'autres noms viendront certainement s'ajouter à cette liste de candidats qui auront à en découdre avec Bouteflika.