Un proverbe dit que «l'amour n'a pas d'âge» ! C'est ce que nous prouve Nina Bouraoui dans son dernier roman, Appelez-moi par mon prénom. Écrit dans un style fusionnant entre le moderne et le classique, ce récit est tout simplement une rencontre entre la passion et l'amour. En lisant les premières pages d'Appelez-moi par mon prénom»de Nina Bouraoui, un étrange sentiment nous envahit. Un sentiment de déjà vu. Qui d'entre vous, en effet, n'a pas ressenti une attirance envers une personne sans pouvoir lui exprimer sans état d'âme, sous peine de ne pas connaître la réaction de cette dernière, laissant, ainsi, le spleen et la mélancolie envahir son âme. C'est cette expérience unique en son genre que Nina nous retrace avec passion, en suivant un chemin peu fréquenté par nos contemporains, celui du désir et de l'aspiration. Cette aventure se résume, en effet, dans une histoire d'«amour impossible». Elle nous dévoile le sentiment ressenti par Nina, attirée par un jeune homme qui a seize ans de moins qu'elle. Étudiant en arts plastiques, il réalise un film inspiré du journal intime de l'auteur. C'est en lui confiant une lettre où il la remercie de l'avoir aidé grâce à ses écrits à remonter la pente dans les moments difficiles, que Nina Bouraoui découvre sa passion pour lui. Ainsi, elle laisse libre cours à ses émotions, et n'hésite pas à mettre en relief un subtil jeu de mots créé tout simplement avec les sentiments d'un être qui ne veut plus rester seul. C'est dans cette atmosphère que Nina entame avec le fameux P. une correspondance moderne par «e-mail». Il devient pour l'auteur, brusquement, une forme d'obsession qui l'oblige à passer des heures à surfer sur son site afin de mieux le connaître. Ce qu'on peut, par contre, reprocher à l'auteur, c'est de s'être servie de mots «modernes» comme : «e-mail», «télécharger» ou encore «site Internet». Ce vocabulaire a, quelque part, paralysé le récit, et ce, en tuant l'âme du style romanesque. Mais Nina rectifie le tir, en quelque sorte, en se servant de phrases courtes et de rythme anesthésique pour l'esprit du lecteur. Née à Rennes, en 1967, de l'union d'un père algérien et d'une mère bretonne, la détentrice du prix «Livre Inter» de 1991 pour la Voyeuse interdite, a grandi entre deux cultures, algérienne et française. Comme tous les artistes qui n'arrivent pas à situer leur place dans une société qui leur est étrangère, elle trouve, dès son jeune âge, dans l'écriture le lieu d'évasion le plus sûr. C'est à l'âge de 14 ans qu'elle s'installe en France où elle a pu fusionner entre deux mondes, le premier oriental et le second occidental. A noter que, les éditions Sedia qui ont acquis les droits de ce roman, l'ont réédité dans la collection Mosaïque. Il est disponible dans toutes les bonnes librairies, au prix de 500 DA. Raouf Aziri Nina Bouraoui : Appelez-moi par mon prénom, éd. Sedia, Coll. Mosaïque, Alger 2008,