Les huit premiers mois de 2008 ont connu, par rapport à la même période en 2007, un accroissement du nombre des accidents de la circulation (+ 3 %), avec une augmentation du nombre de blessés (+ 4%) et du nombre de morts (+ 8 %). Ce bilan, pas satisfaisant, est donné par Aissa Naili, sous-directeur à la prévention et la sécurité routières auprès de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), dans un entretien accordé à la chaîne 3 de la radio nationale dont il était l'invité de la rédaction. M. Naili a évoqué le projet de création d'une délégation interministérielle qui sera un organe central dans le domaine de la sécurité routière ainsi que la récente mesure de création de sections judiciaires qui traiteront des infractions au code de la route. Il signale au passage que 85 radars sont mis en place depuis 2003 mais il faut, ajoute-t-il, trouver le système qui permet de compléter efficacement cette surveillance par la sanction. A propos de la circulation automobile dans les villes algériennes, caractérisée par une forte congestion, M. Naili cite les facteurs à l'origine de cette situation : l'extension urbaine, l'accroissement du parc automobile, le comportement des usagers et les besoins de déplacement alors que, ajoute-t-il, l'infrastructure est restée la même. Pour le cas particulier de la capitale, il y a, en plus, les sièges de ministères, de sociétés, les hôpitaux qui y sont concentrés. Il signale que la DGSN renforce en permanence ses capacités opérationnelles (effectif, formation, équipements,..) pour faire face à cette situation, y compris au moyen d'hélicoptères. Sans cette intervention, la situation serait pire, souligne-t-il. Mais cela reste insuffisant, d'autres mesures sont nécessaires, selon M. Naili qui estime qu'il faut renforcer les moyens en transport public collectif pour réduire le flux des véhicules particuliers utilisés pour le trajet entre le domicile et le lieu de travail, en attendant les moyens de transport public de masse que sont le tramway et le métro. Concernant le transport public, il rappelle que le ministère des Transports a pris des mesures dans le sens de la professionnalisation pour améliorer la qualité de services et amener le gens à l'utiliser. Il estime qu'il serait bénéfique de créer une autorité chargée de l'organisation des transports. Autres mesures complémentaires, selon M. Naili, à même de réduire la congestion de la circulation dans la capitale : délocaliser certaines administrations en dehors de la ville, faire la connexion entre les modes de transports (train, taxi, bus...). M. Naili rappelle qu'il y a interdiction de circuler le jour en ville pour les véhicules lourds de transport de marchandises mais il faut, dit-il, étendre cette interdiction, citant en exemple les camions de ramassage des ordures qui ne devraient pas travailler dans la journée. La régulation de la circulation dans les carrefours : dans la capitale, seuls 14 feux tricolores fonctionnent (beaucoup moins dans les autres wilayas, précise M. Naili) et 500 carrefours sont gérés par les agents de police, fait-il savoir. Concernant les ralentisseurs, il rappelle qu'ils sont installés conformément aux dispositions réglementaires et aux exigences techniques, ils servent à réduire la vitesse et à réguler la circulation. M Naili termine son entretien accordé à la rédaction de la chaîne 3 de la radio nationale, par un appel au civisme des usagers de la route, notamment pour le respect du passage par alternance (passage protégé pour piétons).