Le congrès extraordinaire du FNA n'aura duré que quelques heures, suffisamment de temps pour faire voter et ce, à l'unanimité, le retrait de confiance à Moussa Touati et son remplacement par M. Djilali Abdelkhalek, dorénavant président du FNA. Réunis, ce jeudi à Aïn Defla, 900 congressistes, représentants de 42 wilayas, ont répondu à l'appel du mouvement des redresseurs pour tenir un congrès extraordinaire dont le seul point à l'ordre du jour était de constater, en présence de deux huissiers de justice, les «dérapages» occasionnés par la direction du parti sous l'ère Touati et procéder à son remplacement conformément aux textes réglementaires régissant le fonctionnement du parti. Les congressistes ont entamé leurs travaux dans la journée de jeudi par la lecture d'un rapport de situation présenté par un militant de Annaba, M. Djilali Abdelkhalek, dans lequel l'orateur en sa qualité de membre fondateur du parti a expliqué aux présents la convocation de ce congrès extraordinaire pour mettre fin aux «agissements» du premier responsable de cette formation politique naissante dont l'évolution démocratique a été altérée, depuis notamment le vote parlementaire pour la nouvelle Constitution, par l'attitude du chef du parti Moussa Touati qui s'est refusé de se soumettre à la position de la majorité qui s'était montrée favorable à cette nouvelle version de la Loi fondamentale en imposant l'abstention, chose considérée par la majorité de ses militants comme contraire à la ligne du parti et à l'intérêt national, bien mieux comme une «incitation à la désobéissance civile», nous expliquait le député, M. Benhammou, qui a estimé par ailleurs que voter contre la nouvelle Constitution équivaut «à voter contre la sacralité des symboles de l'Etat et contre la promotion de la femme dans la vie politique du pays» alors que ces principes sont consacrés par les textes du parti, ce qui est «inadmissible». Les travaux du congrès, qui se sont déroulés jusqu'au petit matin d'hier, ont été sanctionnés par l'élection du nouveau président, en l'occurrence M. Djilali Abdelkhalek et le maintien en l'état actuel de la composition de toutes les instances du parti dont le comité central qui devra se réunir au début de cette semaine. Seul l'occupant du premier poste a été concerné par le changement opéré par les redresseurs qui ont, à l'occasion, lancé un appel aux militants du parti pour la préservation de l'unité des rangs et du parti au profit de la démocratie et des militant sincères soucieux de l'intérêt national. «Le parti n'exclut personne, il a besoin de tous ses militants qui portent l'intérêt de l'Algérie au-dessus des intérêts personnels», nous a déclaré M. Benhammou qui, par ailleurs, exhorte les militants de base «à ne pas céder «aux pressions» et autres marchandages, allusion faite à l'attitude de Moussa Touati qui, en réaction à son éviction de la tête du parti, a fait venir des wilayas les militants qui lui sont proches pour se rendre au lieu du congrès en vue de contrecarrer les congressistes. Un bras de fer évité de justesse du fait que les congressistes et, en prévision de cette réaction, ont écourté leur rencontre pour clôturer le congrès vers 2h du matin d'hier vendredi. Un autre grief que les congressistes retiendront contre Moussa Touati qui, de la sorte, a usé de «la violence pour faire appliquer sa gestion unilatérale» du parti au détriment de la souveraineté du congrès, la plus haute instance exécutive, s'est indigné M. Benhammou qui ajoute par ailleurs que son parti «est disposé à aller en justice» si jamais le président déchu le souhaitait pour défendre la conformité de la procédure suivie de ce congrès extraordinaire qui a bénéficié, pour sa tenue, de l'autorisation, de la wilaya de Aïn Defla, numéro 2080-54 du 25 novembre 2008. La nouvelle direction du FNA organisera une conférence de presse demain dimanche pour annoncer officiellement le changement opéré à la tête du FNA.