Intitulée «Artistes arabes entre Italie et Maghreb», cette exposition s'inscrit dans un plus large projet, celui justement de la manifestation «Convergence Méditerranéenne», mise au point par la Direction générale pour la promotion et la coopération culturelle afin d'approfondir la connaissance des échanges culturels qui ont existé entre l'Italie et les pays de la rive méridionale de la Méditerranée et de souligner le caractère des rapports de l'Italie avec les pays de culture islamique. C'est du moins ce que l'on peut lire en substance dans la préface du catalogue, signé par le directeur général pour la promotion et la coopération culturelle, M.Gherardo La Francesca. Les organisateurs ont procédé par choix pour monter cette exposition colorée. En effet, la primeur a été donnée à tous les artistes magrébins qui ont étudié et se sont installés en Italie dés le début des années 50. Parmi ces derniers, on distingue des personnages clé pour l'avènement du modernisme artistique dans leurs pays respectifs. L'ensemble des meilleurs artistes abstraits marocains, d'importantes figures de proue de la culture algérienne qui ont interprété leurs racines arabes et berbères dans leurs productions et quelques artistes peintures tunisiens qui se sont surpassés dans leur domaine. Comme en témoigne l'artiste tunisien, Nja Mahdaoui, un spécialiste de la calligraphie arabe qui présente pour cette exposition deux œuvres significatives à plus d'un titre. Par ailleurs, cette exposition accorde une place importante aux maîtres italiens d'origine tunisienne, de Moses et Nello Levy à Antonio Corpora, protagonistes de l'art italien entre les deux guerres et après la Seconde Guerre mondiale, «qui de la lumière et du patrimoine visuel de la rive méridionale du mare nostrum, ont tiré les éléments saillants et caractéristiques de leurs peinture». L'exposition en question est complétée par quelques œuvres de grands maîtres italiens qui ont été professeurs ou encore les compagnons de route des jeunes artistes arabes installés en Italie, de Carla Accardi à Agostino Bonalumi. L'artiste peintre tunisien, Antonio Corpora, présente une œuvre une huile sur toile intitulée le Dernier où l'on peut aperçevoir un genre de maisonnette abandonnée. En filigrane, l'esthète ou le profane est à même de comprendre que ce lieu renferme un lourd passé. Coropla est un grand peintre toujours à contre-courant, capable de se renouveler constemment. Il ne s'est jamais conformé aux modèles préétablis. Il jouit de l'estime internationale de la part de critiques de renommée mondiale. Il est mort à Rome en 2004. Dans la partie Algérie, on retrouve une dizaine d'artistes dont, entre autres, Abdelkader Houamel qui présente une oeuvre attrayante intitulée Harmoni de couleurs. En effet, au milieu de bijoux berbères se mêlent toute une variété de fruits exotiques et de papillons. Abdelkader est né à N'Gaous en 1936. Il vit et travaille à Rome. Très jeune, il se prend de passion pour la peinture. Il est le recependiaire de plusieurs distinctions dont la médaille de bronze à la biennale internationale du Caire et le prix Vessilo Euroeo delle Arti de l'académie européenne Calvatone. Du côté marocain, citons la présence, également, la présence d'une pléiade d'artistes mais dont nous retiendrons le nom de Mohammed Melehi qui se plaît à présenter des étendus de vagues aux couleurs chatoyantes. L'artiste a entamé des études d'art, en 1953, à l'Ecole des beaux-arts de Tétouan. Par la suite, il fréquente, entre autres, les cours des Beaux-Arts de Séville, l'académie Santa Isabel de Hongrie, l'académie San Fernando de Madrid... Son succès est tel qu'il a participé à de nombreuses expositions collectives dans différents pays du monde. Actuellement, il est président de l'Association marocaine des arts plastiques.