Les amateurs d'art contemporain pourront y admirer une cinquantaine d'œuvres de tous formats. Parmi les artistes algériens exposés — parfois pour la première fois en Algérie —, on reconnaîtra les travaux de Abdelkader Houamel ou Brahim Achir, très connus en Italie. L'exposition, qui se tient depuis lundi à la salle Baya du palais de la Culture, illustre parfaitement deux vérités qui n'ont cessé de se vérifier d'hier à aujourd'hui. La première est que la Méditerranée est absolument mare nostrum (notre mer), ensuite que les artistes sont toujours à l'avant-garde de l'autre, les plus fertiles révélateurs de l'art chez l'autre, et donc les premiers bâtisseurs de ponts culturels. Cette exposition est là pour célébrer un pont. Un pont culturel entre les deux rives de la Méditerranée, entre l'Italie et les artistes du Maghreb qui se sont retrouvés à étudier, mais aussi travailler et surtout échanger avec des artistes de la Botte, parfois très célèbres. Ce dialogue des arts que retrace une “exposition très importante”, selon les termes de Giampaolo Cantini, ambassadeur d'Italie à Alger, fruit d'une collaboration entre le Centre culturel italien d'Alger, l'ambassade et le ministère algérien de la Culture, vaut absolument le déplacement. Les amateurs d'art contemporain pourront y admirer une cinquantaine d'œuvres, de tous formats, pour la plupart issues de l'effervescence artistique qui gagna l'Italie mais aussi le reste de l'Europe dans l'après-guerre. Parmi les artistes algériens exposés — parfois pour la première fois en Algérie —, on reconnaîtra les travaux de Abdelkader Houamel ou Brahim Achir, très connus en Italie, Ali Kichou, aujourd'hui installé au Canada, mais aussi des œuvres tout à fait récentes d'artistes plus jeunes, comme Slimane Sakhri, ou moins connus, comme la compagne de Kichou Hadjira Preure. Ces artistes, particulièrement ouverts, font usage de toutes les techniques pour mettre en scène leur art, qui embrasse l'abstraction, qui emprunte des formes plus classiques, et exprimer leur inspiration. Il faut savoir que beaucoup d'artistes algériens se sont regroupés dans les années 1990 à Florence, ville des arts par excellence. Ainsi de Amor Dekhis et Ahmed Bekhokha qui est diplômé de l'Ecole des beaux-arts de cette ville. À noter particulièrement la Fiancée bédouine de Abdelkader Houamel et MeV., œuvre magnifique de Nadjia Chekoufi qui fait face au spectateur à son entrée dans la salle d'exposition. Côté italien, on retrouve des plasticiens comme Valerio de Fillipis ou les scènes tunisiennes de Moses Levy, etc. Enfin, cette exposition, expression de “la contamination féconde et réciproque” entre des artistes de l'avant-garde européenne et les motifs emportés avec eux d'artistes venus du sud de la Méditerranée, s'inscrit dans un plus large projet, celui de la manifestation Convergences méditerranéennes, mise au point par la diplomatie culturelle italienne, dont le but est “d'approfondir la connaissance des échanges culturels intenses qui ont existé entre l'Italie et les pays de la rive méridionale de la Méditerranée”. R. A. “Artistes arabes entre Italie et Maghreb”, salle Baya au palais de la culture (Alger). Entrée libre.