Pourquoi cette guerre contre les Palestiniens ? Si vous interrogez à ce sujet Barak, Olmert ou même Livni, ils ne se sentiront même pas obligés de vous répondre. Pour quoi faire, quand ils savent que cette guerre, ils n'ont même pas besoin de la justifier, couverts, qu'ils sont, par un chèque en blanc, remis par le parrain américain ? Malgré cela, nous posons la question de savoir pourquoi cette guerre a été si soigneusement préparée, et si violemment engagée qu'elle s'avère être, pour ce que c'est encore dans la continuité de l'horreur, l'agression la plus barbare qui se puisse mener contre un peuple enclavé, clôturé et affamé. Pour comprendre les raisons d'Israël qui défient la raison humaine, il faut revenir au pari que cet occupant barbare avait fait au début, quand il a décidé de retirer ses 10 000 colons du territoire occupé de Ghaza, pour le rétrocéder aux Palestiniens, ses légitimes habitants. Sharon avait alors pensé pouvoir unilatéralement régler la lancinante question de la paix d'Israël en offrant aux Palestiniens un «poulailler» qui leur ferait oublier qu'ils sont spoliés de 90% de leur terre, que plusieurs millions de Palestiniens doivent renoncer au droit au retour et que Jérusalem, capitale antique, historique et future de l'Etat palestinien, est entre les mains sanglantes et sanguinaires des fanatiques sionistes. Mais voilà, les Palestiniens en ont voulu autrement, en votant pour le Hamas, en dépit du rôle qu'Israël, les Etats-Unis et avec eux l'Egypte, voulaient faire jouer à Mahmoud Abbas. Le Hamas qui devient – ironie du jeu démocratique – à la fois le gouvernement légitime des Palestiniens et une entité terroriste, selon la Maison-Blanche, Israël et l'Union européenne. Israël n'avait pas oublié les propos du défunt Cheikh Yacine qui riait aux yeux de l'entité sioniste en disant à ses dirigeants que les musulmans avaient le temps, qu'il s'agisse de 500 ou même 1 000 ans. Hamas est devenu l'ennemi à abattre et l'on a vu comment les leaders de ce mouvement se faisaient tuer les uns après les autres. Hamas menace l'existence d'Israël, car Israël qui n'a jamais reconnu l'Etat palestinien, voudrait que tous les Arabes reconnaissent Israël comme Etat. Toutes les mesures qui ont consisté dans des agressions injustifiées et barbares contre Ghaza, bien avant cette énième agression, étaient dirigées contre le Hamas, en vue de provoquer la résistance palestinienne et susciter des réactions défensives, qu'Israël, moyennant mobilisation des médias occidentaux, pouvait facilement présenter à l'opinion internationale, comme étant des attaques terroristes du Hamas, déjà catalogué par les soins des Américains. La stratégie israélienne, en vue de l'agression, a été concrètement machinée dès la signature de la trêve, destinée à endormir, à localiser et à identifier la résistance palestinienne dans la bande de Ghaza, mais également destinée à préparer les conditions d'une fin de trêve qui soient à l'avantage d'Israël médiatiquement et politiquement. En fait Israël sait que le Hamas ne peut pas rompre la trêve, les Arabes et les musulmans en général n'ayant jamais rompu une trêve conclue avec un ennemi, et il fallait à Israël une raison d'agresser les Palestiniens, comme il le fait avec sauvagerie aujourd'hui. C'est donc une autre forme de guerre qui a été préconisée : affamer et affaiblir les Palestiniens à travers un blocus maritime, aérien et terrestre qui a duré des mois, jusqu'à pousser le Hamas à se défendre. On a assisté ensuite à des déclarations d'intentions, appuyées par les Américains, qui servaient à faire digérer au monde l'idée de ce qui allait se passer, mais jamais le monde, en dépit de l'expression belligérante qui se lisait sur les visages des sionistes de Tel Aviv, n'aurait pu imaginer que les descendants de Golda Maier le préparaient à assister à une horreur, dont il fallait deviner qu'elle égalait en imagination, et en effort de destruction, la haine et le racisme hitlérien pour les juifs. Comme dans un siège de vandales, le but n'est pas d'investir un territoire, puisque Ghaza a été fermée de l'extérieur par Israël, mais plutôt de tuer et de détruire au maximum pour laisser une blessure indélébile dans la mémoire des Palestiniens, et surtout dans celle des enfants. Israël, en fait, qui est une entité très ancienne de par l'expérience universelle de sa diaspora réunie en territoire palestinien, éprouve là, dans la bande de Ghaza, l'un des procédés de guerre les plus courants du temps de l'Empire romain : faire acte de violence absolue pour marquer les générations futures et en passant, faire autant de morts et d'invalides que possible, car ce sont autant de soldats de moins. Les bénéfices qu'Israël attend au sortir de son expédition nazie, c'est un interlocuteur plus modéré, disposé à concéder on ne sait jusqu'où et on ne sait quoi. C'est également un Hamas qu'il voudrait anéanti et donc politiquement incapable de justifier son rôle auprès de Palestiniens exténués. C'est aussi la possibilité d'entamer une autre étape, plus avancée dans l'audace de spoliation et de dépossession du peuple palestinien, avec le nouveau président, dont le discours sur une Jérusalem capitale de l'Etat d'Israël ne laisse aucun doute sur le fait qu'aujourd'hui, hormis les effets d'horreur qu'offrent les cadavres des enfants palestiniens à une opinion publique internationale choquée, la justice internationale est une injustice effrontée qui fait de la force et du mensonge des médias, les instruments abjects au service d'un nazisme plus que jamais déclaré.