L'Algérie a enregistré ces dernières années une avancée appréciable en matière de facilitation à l'accès à l'eau potable et aux services d'assainissement. En effet, les chiffres du ministère des Ressources en eau révèlent que 93% de la population algérienne ont accès à l'eau potable par le biais de réseaux de distribution, alors que 86% des foyers algériens sont raccordés à des réseaux d'assainissement. Ces résultats notables ont permis donc pour notre pays de réaliser le 7e Objectif du millénaire pour le développement (OMD) de l'ONU, qui cible de réduire de moitié, à l'échéance de 2015. Le pays, qui ne possédait en effet que 44 barrages jusqu'en l'an 2000 pour une capacité de stockage de 2,2 milliards de m3, a mis en exploitation 15 nouveaux barrages durant les cinq dernières années, dont ceux de Béni Haroun (Mila) et de Taksebt (Tizi-Ouzou) en 2007, avant d'en réceptionner 13 autres. Ce qui portera le nombre de barrages à 72 et la capacité de mobilisation à 7,8 milliards de mètres cubes/an à la fin de l'année 2009. Les grands systèmes de transfert sont, quant à eux, lancés autour du barrage de Béni Haroun, qui a une capacité de stockage de près d'un milliard de m3, pour l'alimentation de cinq wilayas de la région est (Mila, Constantine, Khenchela, Oum el Bouaghi et Batna), de celui de Taksebt pour desservir les wilayas du centre (Tizi Ouzou, Boumerdes et Alger), et de Koudiet Acerdoune (Bouira) au bénéfice des wilayas de Bouira, Tizi Ouzou, M'sila et Médéa. Pour la région ouest, le système, intitulé le MAO, sera inauguré durant ce 1er trimestre 2009 pour alimenter les villes situées dans le couloir Mostaganem-Arzew-Oran, à partir des barrages du Cheliff et de Kerrada. Les régions du Sud et des Hauts-Plateaux bénéficieront également de transferts d'eau de forages effectués sur la nappe albienne, à l'exemple de celui en cours de réalisation pour l'alimentation de Tamanrasset à partir de Aïn Salah, sur une distance de 740 km. Par ailleurs, et afin de ne pas dépendre uniquement de la pluviosité, l'Algérie a engagé un programme de réalisation de stations de dessalement d'eau de mer dans les régions côtières, notamment à l'ouest du pays qui souffrait d'un déficit chronique en eau de pluie, pour renforcer les apports des barrages et parer au manque d'eau en périodes de sécheresse. Treize stations sont ainsi programmées pour fournir, à la fin de l'année 2009, une production de près de 2,26 millions de m3/jour, soit 825 millions de m3/an, une quantité qui représentera près du tiers des capacités de retenue des barrages qui existaient jusqu'en 2000. Deux stations sur les 13 sont déjà en production à savoir celle d'Arzew pour Oran et celle de Hamma pour Alger, alors que près de 10 contrats de réalisation ont déjà été conclus avec des chantiers lancés ou en cours de lancement. Le réseau national d'alimentation en eau potable totalise 60 000 kilomètres. Grâce à un réseau national d'assainissement des eaux usées de quelque 38 000 kilomètres, contre 21 000 kilomètres en 1999, soit une progression de près de 82%, le taux national de raccordement à l'égout est passé de 72% en 1999 à 86% en 2008. La réalisation de 40 stations d'épuration des eaux usées et la réhabilitation de 20 autres ont permis par ailleurs de faire passer les capacités nationales de traitement des eaux usées de 90 millions de m3 en 1999 à 350 millions actuellement. Les retenues collinaires, dont le nombre avoisine les 460 en 2008, participent, de leur côté, avec un potentiel de 44 millions de m3, à l'irrigation de 850 000 hectares dans le cadre de la petite et moyenne hydraulique. L'irrigation agricole devra également profiter des eaux usées une fois traitées dans les stations de traitement et d'épuration (STEP). Il est à noter enfin que le souci de mieux gérer la ressource en eau potable a amené les pouvoirs publics à conclure des contrats de gestion intégrée des réseaux de distribution, avec des sociétés spécialisées au niveau de grandes villes dont Alger, Oran, Constantine et Annaba.