Le groupe pétrolier Total a été mis en examen dans l'enquête pour «pollution» de l'estuaire de la Loire lors d'une fuite de fioul de la raffinerie de Donges, sur la Loire, en mars 2008. L'information a été annoncée mardi par la juge d'instruction de Saint-Nazaire Aline Bironneau aux avocats des parties civiles, réunis pour la première fois depuis l'ouverture de l'instruction. La mise en examen date du 12 mars dernier. «Cela prouve qu'il existe des indices graves et concordants qui présument de la culpabilité de Total», a déclaré l'avocat Jean-Pierre Mignard, qui défend les intérêts du conseil régional des Pays de la Loire, partie civile dans l'affaire. Contactée, la raffinerie Total de Donges (Loire-Atlantique) n'a souhaité faire «aucun commentaire» sur cette mise en examen. Le 16 mars 2008, près de 500 tonnes de fioul lourd s'étaient échappées dans le fleuve et sur ses berges d'une de ses canalisations rouillées. Depuis les faits, le groupe pétrolier a fait installer 31 caméras thermiques pour détecter toute présence anormale de chaleur sur ses installations en bords de Loire. Près de 250 personnes travaillent à l'inspection des 30 000 km de canalisations, travail qui sera terminé en 2011. Le groupe pétrolier est déjà jugé en correctionnelle actuellement à Toulouse pour l'explosion de l'usine AZF en 2001. Il a fait appel de sa condamnation à des amendes et à 192 millions d'euros de réparations pour «pollution maritime» pour les dégâts provoqués en Bretagne en 1999 par le naufrage du pétrolier Erika, qu'il avait affrété.