Cela a été encore une fois confirmé : les médecins spécialistes de la santé publique entameront une grève illimitée à partir du 4 janvier prochain. Une nouvelle annoncée hier par le Dr Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), lors d'une conférence de presse animée hier en début d'après-midi. Cette grève est pour les spécialistes du secteur public l'ultime issue de secours face à la politique de discrimination et d'humiliation dont ils sont l'objet. «Nous avons organisé des assemblées générales à travers le territoire national. Les décisions prises par la base ont été soulevées au conseil national qui s'est réuni en session extraordinaire le 20 décembre et la décision de la grève a été prise à l'unanimité jusqu'à l'aboutissement de nos revendications», expliquera notre interlocuteur. Pour ce qui concerne les revendications, le Dr Yousfi a mis en avant l'adoption du statut particulier établi en fin de travaux d'une commission mixte MSPRH/SNPSSP et adopté par les deux parties en juillet 2008. Il s'agira de l'installation d'une autre commission mixte chargée du régime indemnitaire, la mise en conformité de la prime d'intéressement et enfin l'octroi d'un quota national de logements pour les spécialistes de la santé publique. L'orateur rappellera que sa section syndicale est l'une des rares à avoir dialogué avec la tutelle pendant une année et, après concertation, les différentes clauses du projet du statut particulier du praticien spécialiste ont été adoptées. «Ce projet fut complètement charcuté par les responsables de la Fonction publique qui nous ont imposé un autre où tous nos droits sont spoliés», avance le Dr Yousfi avant de souligner que le SNPSSP fut convié le 10 novembre dernier par la tutelle qui a confié au SNPSSP qu'elle n'y peut rien ! Même pas après avoir fait intervenir le Premier ministre. «On a fini par déduire que la santé publique à travers le ministère de la Santé ne figure pas dans les priorités des pouvoirs publics», résume-t-il. Il rappellera, entre autres, que les pouvoirs publics «fanfaronnent» en parlant de l'amélioration de la situation de la santé en Algérie. A ce titre, le secrétaire général du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH), Abdesselem Chakou, s'est félicité, dimanche dernier, lors d'une journée consacrée à la situation de la santé en Algérie organisée au Sénat, pour toutes les réalisations accomplies en matière de santé publique en Algérie mais a, quand même, souligné la nécessité de réviser le système sanitaire en vue de l'adapter aux nouvelles données à la lumière du développement démographique. Avec cette grève ouverte prévue pour le 4 janvier, les praticiens spécialistes du secteur public donnent encore une fois la preuve que le MSPRH tire dangereusement sur l'élastique. Avec la grève illimitée des médecins généralistes du même secteur, qui a commencé hier, la tutelle devrait faire un peu plus attention, spécialement dans cette conjoncture difficile caractérisée par la propagation du virus A/H1N1 qui laisse la champ libre à toutes les éventualités et suppositions. Cela dit, c'est le citoyen qu'on pénalise, puisqu'on lui arrache tout simplement le droit constitutionnel aux soins spécialisés de qualité dans le secteur public. Au moins, les généralistes et les spécialistes en grève gardent toujours leur bonne conscience professionnelle en rassurant l'Algérien qu'un service minimum lui sera assuré, et une fois la campagne de vaccination contre la grippe A entamée, ils seront tous mobilisés. Finalement, 2010 commencera désastreusement bien…