En effet, de violents affrontements ont eu lieu, jeudi, entre les travailleurs de la SNVI et les forces de la police anti-émeutes déployées afin de les empêcher de manifester. Selon des témoignages recueillis auprès des habitants de cette localité, plusieurs travailleurs de l'entreprise ont été blessés lors de ces affrontements. Les travailleurs de la SNVI qui sont en grève depuis presque une semaine réclament une augmentation salariale tout en rejetant la réforme des retraites décidée lors de la dernière tripartite. «Nous ne reprendrons le travail que lorsque nous aurons obtenu ce que nous demandons. Premièrement, nous exigeons une augmentation. Deuxièmement, nous voulons garder nos retraites intactes parce que nous faisons un travail difficile. Nous ne pouvons pas travailler jusqu'à 60 ans. La question de la retraite ne concerne pas uniquement les salariés de la SNVI mais tous les Algériens», explique un syndicaliste de l'entreprise. Les travailleurs grévistes revendiquent, rappelle-t-on, le rétablissement du droit à la retraite anticipée après 30 ans de cotisation. Ils protestent contre la décision de la dernière Tripartite de supprimer la retraite anticipée et réclament la suppression de l'article 87 bis du Code du travail. L'UGTA s'en lave les mains L'UGTA a dégagé toute responsabilité quant à la grogne sociale qui a gagné les travailleurs de la SNVI depuis presque une semaine. La Centrale a indiqué, dans un communiqué rendu public, qu'elle a toujours soutenu la SNVI, en rappelant les importantes mesures prises par l'Etat en faveur de cette entreprise comme la suppression de ses dettes qui ont atteint 62 milliards de dinars et un apport de 5,5 milliards de dinars destinés à rétablir l'équilibre financier et le confortement des fonds propres. La centrale syndicale a rappelé que le redressement des tarifs douaniers appliqués aux intrants dans l'industrie des véhicules et la mise en place d'un dispositif obligeant les bénéficiaires de l'ANSEJ et d'autres dispositifs d'aide à l'emploi d'acheter exclusivement auprès de la SNVI ont été autant de mesures de soutien, évoquant aussi un financement de l'investissement à solliciter auprès du Fonds national de l'investissement évalué à 11 milliards de dinars sur 20 ans avec 7 ans de grâce avec un taux bonifié de 2%. Sur le plan commercial, l'UGTA a indiqué qu'une «commande de 9 296 autobus et camions provenant de divers ministères, dont ceux de l'Intérieur et des Collectivités locales, et de l'Enseignement supérieur, ainsi que des sociétés publiques de transport de voyageurs au niveau des chefs-lieux de wilaya a été passée avec la SNVI». Quant à la question de la retraite anticipée, l'UGTA a tenu à rassurer les travailleurs que l'actuel dispositif de retraite demeure toujours en vigueur jusqu'à la promulgation du nouveau texte de loi. Ainsi, la loi préservera le droit de départ en retraite pour les travailleurs remplissant les conditions, même après sa promulgation. Une réunion avec les fédérations nationales, explique l'UGTA, se tiendra avec le secrétariat national de ce syndicat afin de mettre en place les mécanismes de négociations au sujet des augmentations de salaires décidées dans le cadre des conventions collectives de branches et d'entreprises.