S'exprimant sur le sujet, jeudi dernier, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a dénoncé une manipulation visant à favoriser l'importation des véhicules industriels. S'exprimant en marge de la cérémonie du lancement officiel des négociations entre le gouvernement, le syndicat, le patronat et les Sociétés de gestion des participations de l'Etat sur les conventions sectorielles, M. Louh a dénoncé une manipulation qui a poussé les travailleurs de la SNVI à geler leurs activités durant une dizaine de jours. Selon lui, «cette grève était une manœuvre dont le but était de servir les intérêts de ceux qui souhaitent entraver l'activité de la société de manière à permettre la poursuite de l'importation des véhicules industriels». C'est pour cette raison, qu'il a réitéré, une fois de plus, le soutien indéfectible de l'Etat aux entreprises nationales. Il citera, pour étayer ses propos, les engagements de l'Etat pour soutenir et remettre à niveau les entreprises nationales, notamment, la SNVI. Pour lui, le gouvernement a accordé une grande importance à celle-cidans le but de la réhabiliter, et ce, dans le cadre de son soutien aux entreprises économiques publiques. M. Louh ne s'est pas contenté de cette déclaration, puisqu'il a affirmé par la suite que l'Etat poursuivra son soutien aux entreprises économiques publiques afin qu'elles réinvestissent avec force la scène économique. Dans le tas, le ministre du travail rappelle les différentes tentatives du gouvernement afin de sauver cette société de la faillite, notamment, par l'effacement de ses dettes de près de 62 milliards DA et d'un crédit d'investissement de 11 milliards de DA. La dernière décision en date, ajoutera l'intervenant, est la note envoyée aux différentes entreprises économiques algériennes, les instruisant d'acheter des véhicules de la SNVI. Avec cette initiative, a-t-il précisé, la demande sur les produits de la société a atteint près de 10 000 véhicules. Elle permettra, par la même occasion, «la création de 3 000 postes de travail dans cette société au cours des prochaines années, d'autant plus que son nouveau plan de charges lui permettra également de relancer son activité, d'améliorer sa santé financière et d'entrer dans la concurrence». Pour conclure, le ministre, tout en adressant ses remerciements aux grévistes qui ont rejoint leurs postes de travail, a précisé que l'Etat poursuivra son soutien à leur société pour qu'elle revienne avec force sur la scène économique. Pour sa part, le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd, a affirmé «c'est le dialogue qui a permis de mettre fin à la grève. Seul le dialogue permet de résoudre les problèmes dans les relations du travail, quelles que soient leur nature». Interrogé sur la grève des travailleurs d'Arcelor Mittal de Annaba (El-Hadjar), le premier responsable de la centrale syndicale a indiqué que le dialogue a déjà débuté «de manière définitive et quotidienne» avec les représentants des travailleurs en vue de trouver des solutions à leurs revendications. Il a insisté sur l'importance de «la conjugaison de la volonté de tous», gouvernement, syndicats et travailleurs pour trouver des solutions aux problèmes liés aux relations de travail. Louh : «Le dialogue social est une tradition ancrée dans les relations de travail» Par ailleurs, dans son allocution d'ouverture officielle des négociations sur la réactualisation des conventions collectives sectorielles conformément à la décision de la 13e tripartite, le ministre du Travail a indiqué que le dialogue social était devenu «une tradition ancrée dans les relations de travail entre les trois parties à la production dans notre pays». Pour lui, le dialogue social en général et le dialogue au sein de l'entreprise productive en particulier constitue «le moyen efficace pour organiser des relations de travail sur des bases justes puisqu'il permet d'organiser les conditions de travail et fixer les droits et obligations à même d'assurer le développement de l'entreprise productive, appuyer la paix sociale et la stabilité des relations socioprofessionnelles et maintenir les postes d'emploi». Ce dialogue, a-t-il ajouté, constitue «un outil important pour relancer la vie économique, assurer un climat propice à l'investissement et développer la production en vue de faire face aux défis économiques qu'impose la concurrence économique». Le ministre a également rappelé que la législation nationale prévoyait des mécanismes de concertation, de négociation et de règlement des conflits par voie pacifique conformément aux normes internationales. A ce sujet, il a indiqué que le dialogue social se faisait à tous les niveaux sous forme de concertations tripartites et bipartites et sous forme de négociations sectorielles au niveau des entreprises économiques publiques et privées. Concernant les secteurs d'activité, le support juridique de la négociation collective figure dans le Code du travail de 1990, a précisé le ministre, soulignant que la négociation des accords et conventions collectives sectorielles «a permis aux entreprises d'adapter leurs conventions au développement de leurs moyens économiques». M. Louh a précisé que cette démarche avait été adoptée dans les domaines relatifs au classement professionnel, aux salaires, primes et indemnités et celui des récompenses liées à la rentabilité ainsi qu'à la prévention et au règlement des contentieux. Présentant le bilan des accords et des conventions collectives sectorielles conclus depuis 1990, M. Louh a souligné que 55 conventions sectorielles et 93 accords collectifs sectoriels avaient été conclus, ajoutant que 77,7 % de ces accords avaient été conclus entre 2006 et 2009. Le premier responsable du secteur a souligné, sur le même sujet, que la plupart de ces conventions et accords avaient été signés entre les Fédérations nationales de l'UGTA et des sociétés de gestion des participations de l'Etat ou certains groupes comme Sonatrach, Sonelgaz et Saidal. ` A cet effet, le ministre a rappelé que la dernière tripartite avait évoqué la question du pouvoir d'achat des travailleurs, «les trois parties ayant convenu à l'unanimité de la nécessité de l'améliorer en tenant compte de la préservation de la productivité des entreprises et de l'amélioration de leur rendement». Les trois parties ont par la même occasion convenu de «la nécessité de lier les négociations sur les salaires et la politique salariale en général à l'amélioration du niveau de productivité et des résultats de l'économie nationale mais aussi à l'évolution de certains indicateurs économiques comme le taux d'inflation et la cherté de la vie», a-t-il dit. Il a souligné que la réactualisation des conventions collectives devait tenir compte de la réalité de chaque entreprise et encourager la préservation des emplois et l'augmentation de la productivité des entreprises tout en préservant les programmes d'assainissement et de modernisation engagés par l'Etat en matière d'économie publique. Par ailleurs, le ministre a précisé que la question des salaires sera évoquée lors des négociations prévues entre l'UGTA et des organisations du patronat du secteur privé sur la réactualisation des conventions collectives. Son département, a-t-il poursuivi, est disposé à apporter son aide aux partenaires sociaux et à les accompagner dans les négociations à travers «la mobilisation de ses services, notamment l'inspection du travail eu égard à son rôle dans le monde du travail en général et au sein de l'entreprise en particulier».