L'Algérie est en pleine effervescence. Les récurrentes grèves des blouses blanches, des métallurgistes, ainsi que celle des sidérurgistes est une preuve que la rue algérienne bouillonne. Les grévistes de la SNVI et d'Arcelor Mittal par leurs mouvements de protestation ont poussé le gouvernement à échafauder, prestement, des plans d'investissement au risque de subir les effets de la bombe à retardement. Mais les pouvoirs publics risquent de subir les foudres des travailleurs de la Santé publique. Ces derniers ont décidé de reprendre leur débrayage le 2 février prochain. Les paramédicaux quant à eux, reviennent à la charge avec une nouvelle grève de trois jours. Devant l'inertie des autorités, d'autres mouvements ont éclaté, à l'instar des chauffeurs de taxi, qui ont décidé, hier, de suivre le mot d'ordre lancé par les syndicats de leur corporation. Se joignant à la partie, la Coordination nationale des adjoints de l'éducation observera, également, à partir du 31 janvier prochain, une grève nationale de 4 jours. La situation s'embrase et les pouvoirs publics restent confinés dans leur mutisme. A vrai dire, les autorités, en promettant à chaque mouvement de grève la prise en charge des revendications des grévistes, reviennent sur leurs engagements en appliquant la politique de la fuite en avant. Une politique qui accentuera, inévitablement, le pourrissement de la situation. En fermant les portes du dialogue aux syndicats autonomes et en maintenant l'UGTA comme seule interlocuteur, l'Etat a choisi son camp. Pourtant, les mêmes syndicats, que la tutelle qualifie de clandestins, sont les seuls à pouvoir arracher les droits légitimes des travailleurs. Le vent de la contestation continuera à souffler tant qu'aucun dialogue serein n'est lancé.