, La question d'éventuelles négociations avec les taliban dominera la réunion qui doit se tenir entre les présidents afghan, Hamid Karzaï, et pakistanais, Asif Ali Zardari, à Istanbul. Cette rencontre précède la conférence internationale sur l'Afghanistan, qui aura lieu jeudi, à Londres, et qui devrait servir à définir un cadre en vue du transfert du maintien de l'ordre aux forces afghanes. Les deux hommes s'entretiendront en tête-à-tête, avant d'être rejoints par leur hôte, le président turc Abdullah Gül. La Turquie travaille, discrètement, à l'amélioration des liens entre Kaboul et Islamabad, en particulier sur l'hypothèse de contacts avec les taliban. «Nous travaillons sur cette question avec les Afghans et les Pakistanais», confirme une source gouvernementale turque. Le gouvernement du président Hamid Karzaï prépare un plan de réintégration d'une partie des taliban dans la vie civile, à condition qu'ils déposent les armes. Le Pakistan cherche à jouer un rôle dans ce processus. Même s'il combat les taliban sur son propre territoire, le pays a longtemps soutenu les taliban afghans, pendant les années 1990, et les a toujours vus comme un rempart contre l'influence régionale de son rival indien. Aujourd'hui, la Turquie accueillera une conférence des pays voisins de l'Afghanistan, à laquelle seront également invités le secrétaire aux Affaires étrangères britannique, David Miliband, et Paul Jones, l'adjoint de l'émissaire spécial des Etats-Unis pour l'Afghanistan et le Pakistan, Richard Holbrooke. Les responsables britanniques veulent persuader les acteurs régionaux de travailler ensemble pour contribuer à stabiliser l'Afghanistan. Le président américain, Barack Obama, qui a décidé, en décembre, l'envoi de 30 000 soldats en renfort a, parallèlement, souligné que la stabilisation du pays passait par une solution politique.